Pauline Marois précise ses propos sur la démocratie étudiante. Elle ne propose plus de l'«encadrer» comme plus tôt aujourd'hui, mais affirme que ceux qui veulent proposer des réformes à la démocratie étudiante pourront le faire lors d'un futur sommet sur la gestion et le financement des universités.

L'élection du Parti québécois ramènerait le calme dans les rues, a soutenu sa chef. «Si les Québécois nous font confiance, nous connaîtrons un retour au calme dans nos institutions.» La raison, selon elle: dès son élection, elle abrogera la loi spéciale et annulera la hausse des droits de scolarité, deux «gestes excessifs» du gouvernement Charest.

Ce matin, en conférence de presse à Saint-Siméon, Mme Marois avait proposé pour la première fois d'«encadrer» la démocratie étudiante. «Je ne veux pas m'immiscer dans le processus qui est propre aux associations étudiantes, avait-elle dit. Mais un jour, il faudra discuter avec les associations pour voir comment on pourrait, sans doute, encadrer cet exercice démocratique. Pour l'instant, je vais leur laisser cette responsabilité.»

Au département de service social de l'Université de Montréal, la grève a été reconduite hier. Le taux de participation était de 9%. Mme Marois n'a pas voulu dire ce matin s'il faudrait imposer un seuil minimal ou exiger des votes secrets. «Il est apparu, suite à cette crise que nous avons vécue, que les associations étudiantes avaient différentes modalités de fonctionnement. On pourrait discuter ensemble, entre autres au sommet, de la façon dont on pourrait organiser les règles qui pourraient encadrer le tout. Il y a des droits démocratiques qui doivent pouvoir s'exercer, que ce soit par des étudiants, des travailleurs ou des citoyens. Le cadre pourrait encore être meilleur pour le faire», avait-elle simplement indiqué.

Elle a corrigé le tir cet après-midi. «Ce que je dis, c'est que c'est un thème qui pourrait être abordé au sommet. Je n'ai absolument pas l'intention de remettre en question la démocratie étudiante», a-t-elle assuré. «Si ce thème devait venir, il pourrait être abordé au sommet. Mais je n'ai pas l'intention de définir des règles nouvelles (sur) les associations étudiantes », a-t-elle ajouté.

Sanctionner les professeurs ?

La Coalition avenir Québec souhaiterait sanctionner les professeurs qui refusent d'enseigner si la grève reprend. «On ne peut pas payer un enseignant qui refuse d'enseigner», a déclaré son chef François Legault ce matin.

Mme Marois indique que le problème se réglera si elle est élue le 4 septembre. Comme elle abrogera la loi spéciale, les sanctions ne s'appliqueront plus.

Que faut-il faire d'ici le 4 septembre ? Mme Marois n'a pas voulu se prononcer directement. Elle demande aux enseignants et aux étudiants de se conformer à la loi spéciale. «Je ne peux pas inciter à la désobéissance», dit-elle. Mais en même temps, elle refuse d'affirmer clairement qu'il faudrait appliquer la loi 78 et sanctionner les professeurs. Elle renvoie la balle à Jean Charest. «Il est le premier ministre du Québec, c'est à lui de régler la crise qu'il a créée et qu'il a envenimée », a-t-elle répondu.

Hier, Mme Marois a souhaité que «100% des étudiants retournent en classe». Cela implique qu'ils devraient voter contre la reconduction de la grève lors des votes qui ont commencé cette semaine et qui se poursuivront en août. Elle répète par contre qu'elle ne veut pas «s'ingérer dans la démocratie étudiante».

La semaine dernière, la CLASSE avait rejeté l'appel à la trêve du PQ et de son candidat vedette dans Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin. La CLASSE a lancé aujourd'hui son «action de perturbation nationale».

Le PQ veut annuler la hausse des droits de scolarité et la loi spéciale. Il convoquerait ensuite un sommet sur la gestion et le financement des universités. Le gouvernement formerait le tiers des membres. Même chose pour les leaders étudiants. Le dernier tiers serait composé de membres de la «société civile», comme les syndicats et le patronat.

Cet hiver, Mme Marois affirmait que toutes les options seraient envisagées. Durant le conflit, elle a révisé sa position. Elle plafonne désormais la hausse maximale à l'indexation.