Pauline Marois veut que les cours reprennent en août et que tous les cégépiens et universitaires y assistent.«Je souhaite évidemment que tous les étudiants puissent retourner à leurs cours», a déclaré la chef du Parti québécois cet après-midi de passage dans le nord de la Gaspésie.

Mme Marois a prudemment répété qu'elle ne voulait pas «s'immiscer dans la démocratie étudiante» et elle a refusé d'appeler clairement les étudiants à voter contre la grève. Mais elle affirme malgré tout qu'elle souhaite tous les voir dans leurs classes.

Techniquement, les étudiants qui étaient en grève lors de l'adoption de la loi spéciale le restent encore. Ces mandats demeurent actifs. Leurs cours ont simplement été suspendus. Ils doivent reprendre en août. Des votes pour reconduire la grève se tiendront d'ici la fin du mois. La grève a déjà été reconduite au département de service social de l'Université de Montréal, qui n'est pas particulièrement réputé pour être militant.

En vertu de la loi spéciale, même si la grève est reconduite, les enseignants devront donner des cours aux étudiants qui le demandent. Or, plusieurs enseignants ont avancé qu'ils refuseraient de le faire. Mme Marois ne croit pas qu'ils devraient désobéir à cette loi «ignoble» qu'elle promet d'abroger dès son élection. «Évidemment, on ne peut jamais dire à quelqu'un de ne pas respecter la loi. Ce que je souhaite, c'est que 100% des étudiants puissent retourner en classe.»

Elle a répété que ces difficultés ont été «créées par M. Charest lui-même».

Le taux de participation au département de service social n'était que de 9%. Mme Marois n'a pas voulu commenter ce seuil. «C'est évident que ce que je souhaite c'est qu'il y ait la plus grande participation possible, mais ça leur appartient. Je ne vais pas décider à leur place», a-t-elle répondu.

Une entente vient d'être conclue entre les directions des cégeps et les enseignants. On paiera 18 millions $ pour engager des 180 professeurs de façon ponctuelle durant les cours intensifs. Mme Marois n'est pas contre cette entente. Mais elle trouve que cet argent est «mal investi». «On doit assumer le résultat de cette crise en versant le 18 millions $ aux professeurs. C'est normal qu'on le fasse, parce qu'on leur en demande plus que ce qui était prévu.»

Elle avance que les coûts en sécurité et le temps supplémentaire pour les policiers et les enseignants seront supérieurs au montant obtenu avec la hausse des droits de scolarité. «Le premier ministre Charest voulait augmenter la contribution des étudiants aux universités, mais (...) on voit que ça va coûter plus cher à la société québécoise que ce que ça va rapporter», a-t-elle dénoncé.

Faire «tout ce qui est nécessaire», souhaite Legault

Les autorités doivent faire «tout ce qui est nécessaire» pour assurer que la rentrée se fasse dans l'ordre, y compris recourir à la police, a pour sa part affirmé le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.

«La loi 78 pose des balises pour s'assurer que les cégeps ne seront pas bloqués, a-t-il affirmé. Je m'attends à ce que tout ce qui est nécessaire de faire... et qu'on utilise les policiers pour le faire.»

Le chef caquiste avait appelé les étudiants à rentrer en classe avant le début de la campagne, le temps que les électeurs décident de l'identité du prochain gouvernement. Il souhaite que ceux qui ne sont pas favorables au débrayage puissent assister à leurs cours, particulièrement ceux qui ont obtenu des injonctions des tribunaux.

«Je pense qu'on devrait être capable, dans une société civilisée, de faire entrer les étudiants qui veulent aller à l'école», a-t-il affirmé.