Pauline Marois veut faciliter l'accès au «capital patient» en région pour y favoriser la création et l'expansion de PME. Pour ce, elle promet de changer des structures en créant la Banque de développement économique du Québec (BDEQ).

Mme Marois a détaillé ce élément du programme de son parti en présence d'Élaine Zakaib. Ex-présidente et directrice générale des fonds régionaux de solidarité FTQ, Mme Zakaib remplace le député Sylvain Simard.

Le PQ voudrait «maintenir ou augmenter» les investissements dans les mines et le pétrole, a déclaré Mme Marois. La nouvelle Banque chapeauterait notamment la Société nationale du développement des ressources naturelles, à créer. Cette société s'apparente Ressources Québec, dont le dernier budget Bachand prévoyait la mise sur pied, et qui relèverait d'Investissement Québec. Rappelons que l'année dernière, la Société générale de financement (SGF) avait été fusionnée avec Investissement Québec.

Fusion et mandat plus large

La Banque, promet Mme Marois, ne constituerait pas une nouvelle structure mais intégrerait Investissement Québec ainsi que des fonds gérés par le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE). Le mandat serait aussi élargi.

La nouvelle banque aurait un bureau dans chacune des 17 régions du Québec. «On aurait ainsi un guichet unique», explique Mme Marois. Le PQ promet même d'épargner en éliminant le dédoublement de structures, mais il ne fournit pas de chiffres ni d'estimation.

Pas de nouvelle enveloppe



La BDEQ offrirait du capital patient, du capital de risque, des prêts directs et des garanties de prêt, sans attendre de rendement à court terme. Les PME ainsi que des entreprises d'économie sociale ou même des collectivités pourraient recevoir des prêts sans intérêt, a expliqué Mme Marois.

«Il y a un trou en prédémarrage d'entreprise», croit Mme Zakaib. Elle estime que la Banque de développement du Canada et Investissement Québec ne remplissent pas adéquatement ce rôle.

Mais les investissements publics augmenteraient-ils trop le risque? Selon Mmes Marois et Zakaib, le véritable risque pour les régions est de trop dépendre de quelques gros employeurs qui sont souvent moins bien enracinés au Québec et plus soumis aux pressions de leurs actionnaires.

La BDEQ ne recevrait pas d'argent frais, mais elle disposerait tout de même d'un portefeuille de plus de 7,6 milliards de dollars.

La somme viendrait essentiellement des portefeuilles actuels du ministère du Développement économique (4,2 milliards) et d'Investissement Québec (3,4 milliards). Dans l'enveloppe d'Investissement Québec, on trouve 236 millions en participations actuelles dans les mines et les hydrocarbures. Il y aura aussi une capitalisation maximale supplémentaire de 250 millions pour investir dans ces secteurs.