La Coalition avenir Québec perd son agent officiel. Mis en cause dans une enquête sur le scandale du Faubourg Contrecoeur, Marc Deschamps a démissionné, jeudi soir, afin de ne pas devenir une «distraction» pour la campagne de son chef François Legault. MM. Deschamps et Legault ont convenu qu'il serait préférable que l'agent officiel quitte ses fonctions, a indiqué vendredi matin le chef caquiste.

«Il y a des allégations, a expliqué François Legault. M. Deschamps a dit qu'elles étaient fausses. Par contre, il a offert de démissionner pour ne pas nuire à la campagne de la Coalition, pour ne pas faire de distraction.» L'agent officiel d'un parti politique est celui qui autorise toutes les dépenses électorales.

M. Deschamps a été placé sur la sellette, en janvier, lorsqu'il fut révélé qu'il avait siégé au comité de sélection chargé d'examiner les soumissions des promoteurs pour le Faubourg Contrecoeur, ce vaste projet résidentiel de l'est de Montréal Or des enquêtes ont révélé que ce dossier, mené par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM), était truffé d'irrégularités.

En conférence de presse, M. Legault a affirmé qu'il n'avait aucune leçon à recevoir de ses rivaux. Il a cité en exemple la présence d'un proche du crime organisé à un cocktail de financement auquel l'ex-ministre libérale Line Beauchamp a assisté. Il a également fait valoir qu'un employé du Parti québécois a été mis à l'amende par le Directeur général des élections pour une publicité électorale illégale en 2010.

M. Deschamps était l'agent officiel du ministre libéral Raymond Bachand avant de rejoindre la CAQ. Il occupe cette même fonction à Union Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay.

Rappelons que le maire et son équipe ont été mis en cause dans la foulée du scandale du Faubourg Contrecoeur. En mai, le bras droit du maire, Frank Zampino, a été arrêté par l'escouade Marteau en lien avec cette affaire, tout comme l'entrepreneur Paolo Catania et l'ancien responsable du financement d'Union Montréal, Bernard Trépanier.

Union Montréal a publié un court communiqué, vendredi, dans lequel il rappelle que le parti a adopté un règlement interdisant toute participation des officiers de partis à des comités de sélection «afin d'éviter toute perception de conflit d'intérêts».

Lors d'une conférence de presse à Sorel, Pauline Marois n'a pas manqué de rebondir sur cette démission. «Croyez-moi, [un agent officiel], c'est un poste important dans un parti.» Mme Marois a rappelé que la CAQ, qui promet de faire le ménage, a aussi eu des problèmes avec sa liste de donateurs.

- Martin Croteau avec Paul Journet et Émilie Bilodeau