Avec une campagne axée notamment sur la gratuité scolaire et des candidats qui distribueront des carrés rouges aux électeurs, Québec solidaire espère canaliser «l'esprit du printemps érable» pour faire le plein de votes, particulièrement dans une quinzaine de circonscriptions que le parti estime prenables.

«Pour les mouvements progressistes qui ont constitué l'esprit du printemps érable, le relais politique le plus cohérent en ce moment est Québec solidaire», a martelé Amir Khadir, unique député du parti au moment de la dissolution de la Chambre, aujourd'hui.

QS a lancé sa campagne au Cabaret du Mile-End, dans le Plateau Mont-Royal, un des quartiers où il compte habituellement le plus d'appuis. Mais le parti a aussi l'oeil sur les circonscriptions de Laurier-Dorion, Sainte-Marie-Saint-Jacques, Hochelaga-Maisonneuve, Rouyn-Noranda, Hull, Taschereau, Outremont et Joliette, entre autres. Le parti dit être en mesure de gagner ou d'«obtenir des résultats très intéressants» dans ces circonscriptions, selon les mots de Françoise David, présidente de la formation.

Mme David tentera à nouveau de ravir la circonscription de Gouin, à Montréal, au péquiste Nicolas Girard. «La troisième fois, c'est la bonne», a-t-elle lancé ce matin.

Elle croit avoir de bonnes chances dans ce secteur de Rosemont-La Petite-Patrie, «le quartier de Montréal où il y a le plus de portes arborant le carré rouge», selon elle, et où elle a participé aux nombreuses manifestations de casseroles.

Dans la foulée de la crise sociale provoquée par la hausse des droits de scolarité, Québec solidaire misera sur sa promesse d'instaurer la gratuité scolaire du primaire à l'université. Le candidat du parti dans Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, affirme que la mesure se financerait facilement en réinstaurant une taxe de 0,8 % sur le capital des institutions financières. Il estime que l'État irait chercher ainsi environ 425 millions, soit le prix de la gratuité scolaire.

Tous les candidats du parti arboraient d'ailleurs le carré rouge lors du lancement, et M. Leduc affirme qu'on pourra s'en procurer au bureau de Québec solidaire «même si la feutrine rouge commence à être difficile à trouver» en magasin.

Quant à Amir Khadir, il s'est dit peiné d'avoir à affronter le syndicaliste Jean Poirier, qui se présente pour le PQ dans Mercier.

«Je l'ai vu à l'oeuvre dans la défense des travailleurs d'Aveos et je lui lève mon chapeau. Maintenant, je ne trouve pas beaucoup de cohérence, car ce n'est pas au PQ qu'on va trouver l'appui au syndicalisme de combat qu'il incarne», affirme M. Khadir, qui accuse le Parti québécois d'avoir adopté certaines des «pires lois antisyndicales» de l'histoire récente du Québec.

«Maintenant, si ses motivations ne sont pas le syndicalisme, le socialisme, le droit des travailleurs, bon, d'autres motivations peuvent trouver leur cohérence au PQ [...]. Mon adversaire est peut-être plus cohérent avec ses ambitions, avec la recherche du pouvoir », dit-il.

«Si ça ne marche pas pour lui cette fois-ci, les portes de Québec solidaire sont grandes ouvertes», a-t-il ajouté.