Le «pays imaginaire» des souverainistes «nuit au pays réel», a déclaré François Legault, mardi. Il s'inquiète que le Parti libéral puisse être élu «presque automatiquement» en raison de l'omniprésence de la question nationale dans la vie politique québécoise.

«Je vais être franc: je crois sincèrement que ce n'est pas sain pour notre démocratie et pour le Québec qu'un parti politique puisse presque automatiquement prendre le pouvoir sans vraiment rien proposer», a dit le chef de la Coalition avenir Québec, mardi, au lendemain de la victoire sans appel du Parti libéral.

À la lumière de la dégelée historique du Parti québécois, qui n'a obtenu que 25% des suffrages, il est clair que les Québécois ne veulent pas entendre parler d'un référendum sur l'indépendance, dit M. Legault. Il croit que les péquistes devraient «en prendre acte».

«Ces gens-là vont devoir faire la même réflexion que j'ai faite en 2009, a déclaré M. Legault en faisant le bilan de la campagne à Montréal. À un moment donné, on ne peut pas aller à l'encontre de la volonté d'une majorité des Québécois. Les Québécois n'en veulent pas de référendum.»

M. Legault, qui a été ministre sous les gouvernements Bouchard et Landry, a quitté le PQ pour former la CAQ. Il a invité de manière à peine subtile d'autres députés péquistes à suivre son exemple.

«Tout le monde est le bienvenu à la CAQ», a-t-il déclaré lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il serait prêt à accueillir des députés péquistes dans ses rangs.

Opposition

Le chef caquiste prédit une course à la direction amère pour le PQ, qui doit composer avec une base indépendantiste et une population ne veut pas d'un référendum. Dans l'intervalle, c'est la CAQ qui fera le contrepoids au gouvernement Couillard, promet-il.

«Je me sens une responsabilité d'être la quasi-opposition officielle», a-t-il dit.