Alors qu'il implorait son gouvernement conservateur il y a deux semaines à intervenir dans la campagne électorale au Québec pour éviter l'élection d'une majorité du Parti québécois, le député albertain Peter Goldring est rentré dans le rang ce matin en refusant de répondre aux questions des médias.

M. Goldring a tout de même parrainé la conférence de presse des représentants du comité spécial pour l'unité canadienne sur la colline parlementaire, mais il a refusé net de répondre aux nombreuses questions des journalistes.

Mercredi, le ministre d'État aux Petites Entreprises, Maxime Bernier, n'était pas passé par quatre chemins pour faire savoir à son collègue du caucus conservateur que la campagne électorale qui se déroule au Québec ne le regardait pas et que le gouvernement fédéral n'avait pas à intervenir pour influencer le vote.

« Je n'ai pas de commentaire. Je ne suis qu'un observateur », a affirmé à maintes reprises M. Goldring, qui est membre du comité spécial, après que les militants pour les droits de la minorité anglophone Keith Henderson et Brent Tyler eurent fait leur plaidoyer en faveur d'une intervention d'Ottawa.

M. Goldring avait pourtant confié au quotidien The Globe and Mail il y a deux semaines que l'entrée en scène du magnat de la presse Pierre Karl Péladeau pourrait donner nouvelle impulsion au mouvement souverainiste et qu'Ottawa ne pouvait rester les bras croisés.

De toute évidence, Goldring s'est aussi fait rappeler à l'ordre par les proches collaborateurs du premier ministre Stephen Harper, qui tiennent mordicus à ne pas s'immiscer dans la campagne au Québec.

À tour de rôle, MM. Henderson et Tyler ont soutenu que le gouvernement fédéral a l'obligation de faire respecter la loi fondamentale du pays et surtout les principes de la Loi sur la clarté référendaire. Selon eux, le gouvernement Harper ne peut rester sur les lignes de touche même si la perspective de l'élection d'un gouvernement péquiste majoritaire est moins certaine depuis quelques jours.

Rappelons que MM. Tyler et Henderson contestent depuis plus d'une décennie une loi provinciale adoptée en 2000 qui affirme le droit du Québec de décider de son avenir au sein du Canada. La loi 99, adoptée à l'époque par le gouvernement de Lucien Bouchard, était la réponse québécoise à la Loi sur la clarté référendaire du gouvernement de Jean Chrétien.

Le gouvernement Harper a soulevé un tollé, l'automne dernier, lorsqu'il soutenu en cour la contestation des deux militants anglophones.

-Avec Martin Croteau