Philippe Couillard ne prévoit pas pour l'instant changer la Loi sur la fonction publique pour clarifier les critères d'embauche aux emplois supérieurs et procéder à une évaluation indépendante des candidatures. Pauline Marois n'a pas non plus manifesté d'intérêt en ce sens.

Il s'agit de recommandations du rapport Perreault, dévoilé par le gouvernement péquiste durant la relâche parlementaire, juste avant Noël.

«Je vais faire des nominations basées avant tout sur les compétences des gens. Je vais m'inspirer du rapport Perreault. Est-ce que toutes les recommandations seront nécessairement appliquées? On l'étudiera», a dit le chef libéral ce matin en conférence de presse à Trois-Rivières.

«Je n'ai pas vu spécifiquement les recommandations du rapport. On va les lire et en faire l'analyse quand on formera le gouvernement», a-t-il ajouté plus tard à Victoriaville.

Selon M. Couillard, il s'agit «avant tout d'une question de transparence». Il nommera des gens compétents et laissera la population en juger.

«Le fait d'avoir eu une allégeance politique ne peut pas être une raison d'exclusion ou de blocage. Au contraire. Il faut une approche équilibrée», plaide-t-il. «En voulant aller à une extrémité, on cause des dommages, parce qu'on se prive de personnes de qualité.»

Il est selon lui «correct de s'entourer de personnes qui ont les mêmes objectifs et qui veulent contribuer au succès du gouvernement».

M. Couillard «ferait une étude de l'ensemble de l'appareil d'État» à son arrivée au pouvoir. «Tout nouveau gouvernement fait cela», dit-il. Il promet toutefois ne pas faire «de purge», comme l'auraient déjà fait selon lui les péquistes.  

Maintiendrait-il l'ex-député péquiste Nicolas Girard à la tête de l'Agence métropolitaine de transport? «Est-ce que lui même va être à l'aise avec un gouvernement libéral? Vous pourriez lui demander», a répondu du tac au tac M. Couillard. «Je le rencontrerais», a-t-il ajouté.

Diminuer le cynisme

Le rapport Perreault avait été commandé http://goo.gl/XQT5qD par le gouvernement Marois à la suite de la double nomination controversée accordée à l'ex-chef péquiste André Boisclair http://goo.gl/tQ9X7L. Ce comité n'avait pas le mandat de se pencher sur les sociétés d'État. Et il couvrait essentiellement les années du gouvernement Charest.

Le rapport révélait qu'environ la moitié des titulaires d'emplois supérieurs au Québec ne vient pas de la fonction publique.  

Le gouvernement se limite à examiner les diplômes et les risques de sécurité des candidats, déploraient les auteurs du rapport. Les nominations partisanes, qui ont légèrement augmenté depuis les années 90, peuvent causer une «perte d'efficacité» à cause de «patrons non compétents» et alimenter le cynisme, y lisait-on.

Parmi les autres recommandations: attendre que l'employé soit en poste depuis une «durée significative» avant de lui offrir une sécurité d'emploi comme celle accordée à M. Boisclair.