La vie de Yolande James avant le bébé, c'était de faire de la politique. Elle n'avait pas encore 30 ans que Jean Charest la nommait ministre de l'Immigration.

La politique, elle a adoré. Mais cette fois, elle regarde passer la caravane.

Mère d'un garçon de 11 mois, elle a choisi de se consacrer à lui à temps plein.

Même si elle dit avoir toujours adoré faire campagne - «la campagne électorale, c'est notre Coupe Stanley! -, elle assure ne rien regretter.

Le déclic, comme elle le racontait déjà dans Châtelaine, s'est fait l'été dernier, pendant cette nuit blanche qu'elle a dû passer à l'Assemblée nationale lors du vote sur la loi spéciale dans le domaine de la construction. Ce retour précipité, alors qu'elle était encore dans sa bulle, l'a fait réfléchir, même si son conjoint, qui est dans les affaires, est très présent.

«Il est possible de concilier la vie de politicienne et la vie de mère, d'autres que moi le font -et ce serait d'ailleurs beaucoup plus facile si ma circonscription était à Québec-, mais moi, je ne me voyais pas coucher là-bas trois nuits par semaine pendant que mon fils dormirait à Montréal.»

Bien qu'elle ait une aide familiale à la maison trois jours par semaine, elle ne cache aucunement que la maternité a été pour elle une formidable leçon d'humilité. «Avoir un enfant, ce n'est pas facile», lance cette ex-ministre de la Famille.

Suce ou pas suce? Peut-on laisser dormir l'enfant avec soi? «Il y a des livres, on te donne une méthode, mais quand le bébé paraît, tu te mets en mode survie!»

Compte-t-elle être mère au foyer pour quatre ou cinq ans? Non, dit-elle. Elle a envie de continuer de s'accomplir professionnellement au cours des prochaines années.

Ce retrait de la politique n'est donc que très temporaire? Pas du tout, assure-t-elle. «Quand on ferme un chapitre, c'est pour regarder en avant, pas derrière», lance-t-elle avec aplomb.