La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a dévoilé dimanche ses demandes à saveur électorale, invitant entre autres le prochain gouvernement à s'engager à lutter fermement contre les changements climatiques et à s'attaquer aux questions d'équité salariale et de la fiscalité.

Dans une série de documents publiés par voie de communiqué, la centrale syndicale axe ses orientations politiques autour de cinq grands thèmes: l'éducation, l'enseignement supérieur, la petite enfance, la santé et les services sociaux, ainsi que la question fiscale.

«Il faut que les formations politiques aient les services publics et le filet de protection sociale au coeur de leurs préoccupations, affirme Louise Chabot, la présidente de la CSQ. Nous trouvons que cette campagne ne fait pas de place à ces préoccupations qui sont un atout pour les citoyens.»

«Ces questions sont pour nous essentielles, mais sont absentes du débat, et lorsqu'on en parle, c'est pour nous annoncer des compressions ou des coupures de postes, alors que l'on sait que ces enjeux des services publics sont très importants.»

Disant viser un Québec «juste et équitable», la CSQ veut entre autres que le prochain gouvernement reprenne en main les questions supposément «laissées en suspens» liées au financement de l'éducation supérieure, un an après le Sommet sur l'enseignement supérieur.

Pour contrôler la hausse des coûts des services sociaux - principalement dans les ministères de l'Éducation et de la Santé -, la centrale syndicale suggère de limiter au maximum le recours au secteur privé, en raison «de ses coûts croissants importants et des conséquences bien documentées comme la perte d'expertise et de contrôle».

Parmi ses autres recommandations, la CSQ soutient qu'il est plus que temps de moderniser les dispositions relatives aux briseurs de grève et de modifier le Code du travail pour interdire le recours aux services et aux produits du travail provenant de l'extérieur de l'établissement en grève ou en lock-out. Il s'agit là d'un engagement du Parti québécois abandonné à la veille de l'entrée en politique de Pierre-Karl Péladeau auprès de l'équipe Marois.

Pas question, non plus, d'autoriser le rehaussement des tarifs de 7 $ par jour des Centres de la petite enfance; les nouvelles places en service de garde à tarif réduit devraient aussi être créées dans les CPE et les services de garde en milieu familial subventionnés.

Enfin, les formations politiques sont invitées à «dévoiler des mesures concrètes» qui seraient envisagées afin d'atteindre l'objectif «ambitieux» de réduction de 25% des gaz à effet de serre d'ici 2020, «soit dans six ans seulement».