La solution de François Legault pour régler les déficits des régimes de retraite municipaux a été accueillie avec hostilité par le monde syndical, vendredi, une coalition qualifiant «d'extrême-droite» sa proposition de permettre aux villes d'imposer un règlement à leurs employés.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a dévoilé ses propositions sur le monde municipal lors d'un sommet organisé par l'Union des municipalités. Il a pris la parole à Québec sur la même tribune que la chef péquiste Pauline Marois et que le chef libéral Philippe Couillard.

«Il y a un ménage à faire», a résumé M. Legault.

La CAQ est le seul parti qui propose de donner aux villes la possibilité d'imposer un règlement à leurs employés sur le déficit des régimes de retraite. Elle souhaite que les municipalités puissent trancher après une année de négociations avec les travailleurs. Le parti a piloté un projet de loi qui prévoyait cette mesure l'automne dernier.

Peu avant le déclenchement des élections, le gouvernement Marois a déposé le projet de loi 79, par lequel la Commission des relations de travail serait appelée à trancher si une ville et ses employés ne sont pas capables de s'entendre sur le partage des coûts des régimes de retraite.

M. Legault juge que l'approche péquiste tournera largement en faveur des travailleurs.

«Cette tierce partie tranche toujours en faveur des syndicats et pas des contribuables, a-t-il affirmé. Donc c'est important si on veut corriger le problème dans les municipalités de leur donner le pouvoir (d'imposer un règlement).»

Aux yeux de M. Legault, Québec doit rétablir le rapport de force entre les villes et leurs employés. D'autant plus qu'à ses yeux, les travailleurs du monde municipal payés trop cher.

«Les employés dans les municipalités sont payés en moyenne 30% plus cher que les mêmes postes au gouvernement du Québec, a-t-il déclaré. Il y a un problème.»

«Extrême-droite»

La position de M. Legault a été vivement dénoncée par un regroupement qui rassemble les principaux syndicats du monde municipal, et qui représente environ 50 000 travailleurs.

«C'est une approche malheureusement d'extrême-droite», a dénoncé Marc Ranger, le porte-parole de la coalition.

À ses yeux, la proposition de M. Legault aura pour effet de décourager la négociation, puisque les villes pourront simplement attendre l'expiration du délai d'un an avant d'imposer le partage des coûts des caisses de retraite.

«Dans la vraie vie, a-t-il dit, il n'y en aura pas de négociation si un maire a le pouvoir de décréter les conditions de travail après un an.»