Philippe Couillard soutient maintenant qu'il a la même position que la Coalition avenir Québec (CAQ) au sujet de l'enjeu constitutionnel.

Depuis samedi, le chef libéral cherche à évacuer ce dossier de sa campagne électorale. Questionné dimanche pour savoir si sa position est la même que la CAQ, qui ne fait pas de l'enjeu constitutionnel une priorité, il a répondu: «Oui, oui, même chose (pour) moi». François Legault associe la question nationale à des «vieux débats» et des «vieilles chicanes».

Vendredi, Philippe Couillard disait que, s'il est porté au pouvoir, il interviendrait auprès des chefs fédéraux et des premiers ministres provinciaux pour qu'ils acceptent de reconnaître le statut distinct du Québec dans la Constitution. Ce serait son «devoir comme premier ministre du Québec», disait-il. Le lendemain, il corrigeait le tir et affirmait qu'il n'aborderait les demandes historiques du Québec - les principes de l'Accord du Lac Meech - que si on lui pose des questions sur le sujet. Il ne mettrait pas lui-même le dossier sur la table dans le cadre de sa tournée du Canada qu'il compte faire au début d'un éventuel mandat. Ses rencontres porteraient essentiellement sur l'économie.

Philippe Couillard a donc modéré considérablement ses intentions sur le front constitutionnel. Lors de la course à la direction du PLQ, il voulait prendre l'initiative de relancer des négociations en vue de réintégrer le Québec dans la Constitution à temps pour les 150 ans du Canada, en 2017.

«Moi, je mène une campagne économique pour l'emploi», a-t-il martelé lors de sa conférence de presse, dimanche.

Samedi, Pauline Marois a affirmé que M. Couillard ne peut signer la Constitution sans tenir un référendum. Consulterait-il les Québécois? «Vous êtes dans la double et la triple hypothèse» a répondu le chef libéral aux journalistes. «Moi, je suis dans la réalité. J'ai les pieds bien ancrés dans la réalité. Aujourd'hui, ceux qui parlent de référendum, c'est la référendite péquiste. Ils parlent de ça continuellement, ils sont obsédés par ça», a-t-il dit.

«Mon option, c'est l'économie et l'emploi. Mon option, c'est la réalité, pas le monde de science-fiction, imaginaire, le monde des merveilles dans lequel le PQ entraîne les Québécois depuis des années.»

Il a fait valoir que les Québécois forment «un peuple heureux» et que l'appartenance à la fédération canadienne est «un facteur majeur de réussite pour le Québec».

Il a rappelé que si une province ou Ottawa veut lancer des négociations constitutionnelles sur le Sénat ou les Premières nationales, par exemple, un gouvernement libéral exigerait que les demandes traditionnelles du Québec soient obligatoirement à l'ordre du jour pour y participer.