Le député d'Argenteuil doit «au moins» s'excuser pour avoir qualifié de «grand homme» un candidat péquiste exclu de la course hier après avoir diffusé des messages anti-islam, a fait valoir François Legault ce matin.

Le candidat Jean Carrière a été exclu parce qu'il a publié une image portant les mots «Fuck Islam» sur le réseau social Facebook. Les mots surplombent une photo d'une femme peu vêtue et qui fait un doigt d'honneur. 

Le député péquiste Roland Richer, élu en 2012, ne semblait pas d'accord avec la décision de sa chef.

«Je suis désolé de ce qui t'arrive, tu ne mérites pas ça. Tu étais un candidat de grande classe, d'une classe à part», a écrit Roland Richer sur la page Facebook de M. Carrière. «Il y aura toujours des gens pour tenter d'abaisser les plus grands qu'eux [sic].» Hier, il n'a pas voulu accorder d'entrevue à La Presse.

Ce matin, François Legault a affirmé que Pauline Marois devait rencontrer Roland Richer.

«Mme Marois devrait lui parler pour qu'au moins il s'excuse», a fait valoir le chef caquiste.

Il a aussi souligné l'apparente contradiction entre les propos de Roland Richer et ceux de Mme Marois.

«Mme Marois dit que c'est inacceptable, et selon ce que vous me dites, M. Richer cautionne [les propos] anti-islam. Il doit au moins se rétracter», a-t-il ajouté.

La CAQ veut ajouter 500 spécialistes en éducation

La Coalition avenir Québec entend déployer dans toutes les écoles primaires quelque 500 nouveaux spécialistes, mais abandonne l'idée de prolonger les heures d'enseignement.

Des psychologues, orthopédagogues et psychoéducateurs seraient déployés dans les écoles, mais visiteraient aussi les centres de la petite enfance pour faire du dépistage et identifier les enfants présentant des difficultés en bas âge, soit dès 3 ans.

«Il y a 175 000 enfants classés avec des troubles d'apprentissage. Ce sont ces enfants qu'on doit viser si on veut augmenter le taux de réussite», a indiqué M. Legault, vendredi, ajoutant que la lutte au décrochage scolaire doit «devenir une obsession».

La Coalition juge également nécessaire d'améliorer le soutien pédagogique et l'encadrement des jeunes du secondaire et considère souhaitable que les écoles désignent des tuteurs qui interviendront de manière ciblée auprès des élèves vulnérables.

Un gouvernement de la CAQ déploiera par ailleurs quelque 120 nouveaux conseillers en orientation pour aider les élèves à faire leur choix de carrière et planifier leur avenir.

«Dans l'est de Montréal ou encore dans certains autres endroits au Québec, il y a des taux de décrochage de 40 ou 50 pour cent. C'est dramatique et inacceptable, si on croit moindrement en l'égalité des chances. Le Québec est dernier au Canada dans les taux de diplomation en secondaire 5», a-t-il soutenu.

Selon la CAQ, ces mesures nécessiteront un investissement de 40 millions $, dont 28 millions $ destinés au dépistage précoce et 12 millions $ pour améliorer la persévérance scolaire au secondaire.

M. Legault abandonne cependant l'une des propositions clés de sa formation politique en éducation lors de la dernière campagne. Ainsi, il n'est plus question d'allonger les journées scolaires misant sur un horaire de «9 à 5». «Il faut faire des choix», explique M. Legault.

Le chef caquiste a livré une charge à fond de train contre le gouvernement Marois en matière d'éducation, affirmant qu'au cours des 18 derniers mois, elle n'a pas respecté ses engagements en éducation.

«Lors de la dernière campagne, Mme Marois a annoncé qu'elle engagerait 600 personnes de plus en éducation. Elle ne l'a jamais fait. Il n'y a plus personne qui croit en ses promesses», a-t-il affirmé.

Il en a aussi profité pour s'attaquer encore une fois aux commissions scolaires.

«Les parents qui ont des enfants avec des difficultés se retrouvent démunis et découragés des non-réponses des commissions scolaires. Ceux qui ont plus d'argent vont engager un orthopédagogue au privé, mais il faut les aider plus. C'est un gaspillage de ne pas les aider», a-t-il ajouté.

Alors qu'il accuse ses opposants de dépenser à tout vent en effectuant des promesses coûteuses, François Legault estime que la lutte au décrochage est un dossier qui impose une promesse d'argent frais.

«C'est une des rares dépenses que vous allez m'entendre annoncer durant cette campagne, mais l'enjeu est trop important», a-t-il affirmé.

Polarisation du vote

François Legault assure que la polarisation possible du vote entre le Parti québécois et le Parti libéral concernant le thème de la souveraineté ne l'inquiète pas.

La «campagne est jeune», répète-t-il, et il préfère décrire le choix des électeurs autrement.

«Actuellement, il y a deux choix. Le Parti Québécois et le Parti libéral qui ont prouvé qu'ils étaient des mauvais gestionnaires et qui veulent augmenter les taxes. Et, il y a la CAQ, un parti qui veut bien gérer et baisser les taxes», répète-t-il inlassablement lors des rencontres avec la presse.

Depuis le début de la campagne, le chef de la CAQ s'offre un horaire allégé, alors que les activités sont peu nombreuses et que la tournée prend habituellement fin assez tôt en journée.

Un premier rassemblement de militants se déroulera dimanche, soit 12 jours après le lancement de la campagne électorale, dans la circonscription du chef caquiste, à L'Assomption.

-Avec La Presse Canadienne