Nurun, une filiale de Québecor, pourrait continuer de recevoir des contrats de l'État même si Pierre Karl Péladeau est ministre, dit Pauline Marois.

Nurun a reçu 13,5 millions de dollars en contrats informatiques de Québec l'année dernière, a rapporté ce matin le Journal de Québec.

Mme Marois n'a pas laissé son candidat vedette parler du sujet. «Je vais répondre à ça», a-t-elle dit en étendant le bras pour ne pas qu'il se rende au lutrin.  

«Actuellement, telles que les règles s'appliquent, ça ne pose pas et ça ne poserait pas de problème», a répondu la chef du Parti québécois (PQ) en conférence de presse sur la Rive-Sud.

M. Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, n'a pas voulu dire s'il sortirait du conseil des ministres lorsque les dossiers liés aux filiales de la société seraient abordés.

Mme Marois explique que ce sont les fonctionnaires, et non le gouvernement, qui ont octroyé les contrats à Nurun. Le gouvernement adopte les lois et règlements pour établir le processus d'octroi de contrat. Et la fonction publique alloue ensuite elle-même les contrats en fonction de ces normes. «C'est un processus administratif. Ce n'est jamais, jamais une décision politique», insiste-t-elle.  

Si le Commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale ajoute des contraintes supplémentaires pour M. Péladeau ou les filiales de Québecor, il les respectera, a promis la chef du PQ.

Accueil glacial aux solutions proposées à Péladeau 

Mme Marois n'a montré aucun intérêt pour la proposition de l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées, soit de restructurer Québecor afin que M. Péladeau ne soit plus l'actionnaire de contrôle des entreprises médiatiques.

«Je vais répondre à ça», a-t-elle de nouveau dit à M. Péladeau, à qui on avait posé la question. «On ne va pas reprendre cette question avec toutes sortes d'hypothèses ou de propositions, aussi compliquées les unes que les autres. Il y a une chose qui est claire à l'égard de M. Péladeau et de ses actifs: il y a un code d'éthique qui sera strictement respecté, de même que les directives que pourrait nous donner le commissaire à l'éthique. C'est clair. On ne fera pas de commentaires.»

S'il est élu, M. Péladeau devra rencontrer le commissaire à l'éthique, comme c'est le cas pour tous les députés. Il a promis de confier ses actifs à une fiducie sans droit de regard et promet de respecter les possibles demandes supplémentaires du commissaire.