La FTQ rejette catégoriquement les propositions de la Coalition avenir Québec visant l'établissement de nouvelles règles pour encadrer les activités syndicales, y voyant rien de plus qu'une tentative de museler les syndicats et de les empêcher de participer à la vie démocratique.

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, se dit particulièrement exaspéré d'entendre la référence aux travaux de la Commission Charbonneau pour justifier de telles propositions, faisant valoir que celle-ci a mis au jour des pratiques survenues il y a quelques années et qui ont fait l'objet de correctifs depuis.

M. Boyer s'insurge particulièrement contre la proposition du chef caquiste, François Legault, d'empêcher les syndicats d'utiliser les cotisations à d'autres fins que la représentation syndicale, ce qui les priverait, par exemple, de noliser des autobus pour manifester aux côtés des étudiants ou d'organiser des protestations contre la réforme de l'assurance-emploi du gouvernement Harper.

M. Boyer soutient que les centrales syndicales ont toujours participé activement aux grands débats qui façonnent la société québécoise et que la proposition de la CAQ vise surtout à les sortir du débat social. D'autre part, il fait valoir que le soutien de la FTQ à certaines causes reflète toujours la volonté des membres exprimée en congrès et ne représente donc pas un usage abusif de leurs cotisations.

La proposition de la CAQ d'obliger le dévoilement des états financiers des syndicats n'apporterait rien de neuf, selon M. Boyer, qui souligne que ces états financiers sont accessibles d'office à plus de 600 000 membres de la centrale et qu'ils ont aussi déjà été remis sur demande à des médias.

Quant à l'imposition du vote secret pour les demandes d'accréditation syndicale, la FTQ juge qu'il s'agit d'une entrave additionnelle à la syndicalisation, une démarche qui est déjà extrêmement difficile en vertu des règlements actuels. La centrale ne s'oppose pas du tout au vote secret des membres en assemblée constituante et celui-ci est d'ailleurs automatique lorsqu'un seul membre le réclame, mais Daniel Boyer trouve odieux que le chef caquiste se drape dans le manteau de la démocratie pour rendre encore plus difficile l'accès à la syndicalisation.