Le candidat péquiste Pierre Karl Péladeau n'a pas l'intention de se départir de ses actions de Québecor même si le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale l'exige éventuellement.

M. Péladeau a déclaré lundi qu'il souhaite ainsi garantir que le siège social du conglomérat, notamment propriétaire de médias, restera au Québec.

S'il est élu, M. Péladeau consultera le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, Jacques Saint-Laurent, pour obtenir son avis concernant les risques de conflits d'intérêts entre les activités de son entreprise et celles de l'État.

Déjà, M. Péladeau s'est engagé à placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard, mais il a exclu, lundi, la vente de ses actions de Québecor même si M. Saint-Laurent l'exigeait.

«Je n'ai pas l'intention de vendre mes actions, a-t-il dit. Le mandataire qui va recevoir le mandat de gérer la fiducie va avoir des instructions claires nettes et précises, il n'est pas question de vendre Québecor, a-t-il dit. Moi je milite depuis les trois dernières années pour le maintien des sièges sociaux, comme président de la Fondation de l'entrepreneurship.»

Lors d'une conférence de presse où elle a présenté son équipe économique, la chef péquiste Pauline Marois a affirmé que M. Péladeau devra se conformer aux exigences du commissaire.

«Tous les élus devront se conformer aux exigences posées par le commissaire à l'éthique», a-t-elle dit.

Lors d'un point de presse qui a suivi cette présentation, M. Péladeau a clairement rejeté toute possibilité qu'il vende ses titres de Québecor, dont il est actionnaire majoritaire, et affirmé que sa position ne changera pas peu importe les demandes de M. Saint-Laurent.

«Non, elle ne changera pas», a-t-il dit.

Lors d'un échange téléphonique avec les journalistes à bord de la caravane électorale péquiste, M. Saint-Laurent a expliqué qu'il se prononcera sur les risques de conflits d'intérêts associés aux actifs placés dans la fiducie de M. Péladeau lorsqu'il sera élu.

Si nécessaire, après étude de son dossier, le commissaire pourrait exiger que M. Péladeau se départisse de certains intérêts.

«Dans un contexte préventif, le commissaire va faire des commentaires et des recommandations au député ou au membre du conseil exécutif par rapport à des intérêts qui peuvent présenter des risques de conflits d'intérêts, a-t-il dit. Il va suggérer de prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation.»

Dans le cas où l'élu ignore ses suggestions, le commissaire pourrait instituer une enquête. Dans le cas où il conclut à un manquement, le commissaire peut imposer des sanctions allant de la simple réprimande jusqu'à la perte du siège du député.

«Alors là c'est quand même une sanction extrêmement sévère qui doit être adoptée par l'Assemblée nationale, a dit M. Saint-Laurent. Le commissaire recommande et c'est l'Assemblée nationale qui décide.»

M. Péladeau a répété que les salles de nouvelles des médias de Québecor sont à l'abri de toute intervention, malgré des craintes exprimées par le chef libéral Philippe Couillard.

«La politique rédactionnelle est exécutée par les différentes directions des différentes salles», a-t-il dit.