En arrivant dans Villeray vendredi soir, la caravane du Parti québécois (PQ) a viré à gauche.

Pauline Marois a lancé un appel à Québec solidaire (QS). «C'est sûr que la bataille, elle va être rude dans les deux circonscriptions qui sont actuellement détenues par des députés de Québec solidaire. Et vous avez raison qu'on doit les interpeller pour qu'ils puissent peut-être se joindre éventuellement, progressivement à nous, parce qu'il y a un grand parti qui peut faire avancer le Québec vers la souveraineté et qui peut la réaliser et ça reste ce grand parti, le Parti québécois», a dit la chef du PQ devant environ 250 militants réunis au Centre de loisirs Lajeunesse.

QS détient les circonscriptions de Gouin (Françoise David) et Mercier (Amir Khadir). Et elle fait compétition au PQ dans Laurier-Dorion, détenue par les libéraux. Ensemble, QS et le PQ y ont récolté plus de 16 000 votes aux dernières élections, contre moins de 10 987 pour le député libéral.

Peu avant, la comédienne Sylvie Legault, candidate péquiste dans Mercier, promettait de «tout faire» pour rallier les militants de Québec solidaire et Option nationale.

Louise Mailloux, professeure de philosophie et candidate péquiste dans Gouin, a préféré le bâton à la carotte. «Françoise David vend du rêve», a-t-elle cinglé. «Au-delà des mots et des promesses creuses, elle ne livre pas la marchandise», a-t-elle poursuivi. 

Mme Mailloux, ardente partisane de la Charte de la laïcité, se qualifie de «souverainiste pressée». Avec le SPQ-Libre, elle avait accusé cet hiver Amir Khadir de cautionner la ségrégation des sexes de l'association musulmane Bridges.

Le trio péquiste de candidats montréalais plus à gauche était complété par Pierre Céré. Comme Mme Legault, il a prononcé un discours plus long que prévu qui a fait attendre sa chef. Il dit appartenir à une gauche «qui veut construire, qui refuse de s'emmurer dans l'opposition», en référence à Québec solidaire. M. Céré a déjà été coordonnateur du Conseil national des chômeurs. Un groupe qui porte la même cause, le Comité chômage de Montréal, a critiqué vendredi sa signature

M. Céré a déjà qualifié de «nationalisme ethnique» le projet de loi péquiste sur la citoyenneté. Mme Marois a annoncé jeudi que ce projet ne figurerait pas dans sa nouvelle plateforme électorale.