Stephen Harper et Thomas Mulcair comptent rester neutres au cours de la campagne électorale qui a débuté à Québec, hier. Mais des ténors du premier ministre conservateur préviennent qu'ils ne laisseront pas la chef péquiste Pauline Marois faire campagne sur leur dos.

Le premier ministre a affirmé hier qu'il veut avant tout coopérer avec le prochain gouvernement du Québec, peu importe sa couleur politique.

«Nous n'avons nullement l'intention de nous mêler de l'élection provinciale, a indiqué M. Harper. Nous travaillerons avec le gouvernement élu par les Québécois sur nos intérêts communs comme l'économie, la création d'emplois et la prospérité à long terme.»

Mais les ministres québécois de M. Harper préviennent qu'ils ne resteront pas muets si leur gouvernement est pris pour cible au cours de la campagne. Mme Marois avait multiplié les pointes vers les conservateurs lors des élections de 2012, et les conservateurs indiquent que cette fois, ils n'encaisseront pas les coups sans broncher.

«S'il y a des faits erronés qui sont apportés durant la campagne, je vais assurément me faire un devoir de rectifier les faits», a affirmé le lieutenant de Stephen Harper au Québec, Denis Lebel.

Du reste, les conservateurs rencontrés à la sortie de leur caucus, hier, se sont montrés prudents dans leurs commentaires, même confrontés à la possibilité de l'élection d'un gouvernement souverainiste majoritaire à Québec. «Ça va mettre du piquant dans la politique», a simplement lancé le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu.

Le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, compte rester sur les lignes de touche, lui aussi. Et ce, même si son parti compte 58 députés au Québec.

M. Mulcair reconnaît que les élections provinciales risquent de propulser la question de l'unité nationale au premier plan de la scène politique. Il a pris soin de rappeler ses longs états de service dans le camp du Non, tant au référendum de 1980 qu'à celui de 1995.

Pourquoi rester neutre? «Je n'appuierai aucun parti dans cette élection parce que j'attends l'arrivée d'un NPD-Québec», a répondu M. Mulcair.

Le PLC derrière Couillard

Auprès de sa femme, qui a donné naissance à leur troisième enfant cette semaine, le chef libéral Justin Trudeau n'était pas aux Communes hier. Son bureau a refusé de commenter le déclenchement des élections.

Le chef libéral a déjà appuyé  la candidature de Philippe Couillard, ce que son leader adjoint Dominic LeBlanc a réitéré hier.

M. LeBlanc a par ailleurs reproché à Thomas Mulcair son refus de se ranger dans le camp fédéraliste.

«Que M. Mulcair ne soit pas capable de dire qu'il souhaite la victoire des fédéralistes au Québec et non pas des séparatistes, pour nous, c'est extrêmement révélateur, a-t-il ironisé. Nous n'avons jamais eu cette confusion-là, nous.»

Le Bloc québécois, quant à lui, se range résolument derrière le Parti québécois. Ses membres et ses députés vont s'impliquer dans la campagne péquiste.

«Nos militants sont souvent des militants du Parti québécois, en grande majorité, a indiqué André Bellavance, candidat à la direction du parti. Je sens un vent d'optimisme et d'enthousiasme face à cette campagne.»