Pour lancer sa campagne électorale, le chef libéral Philippe Couillard a adopté un ton beaucoup plus corrosif que celui qu'on lui connaît. Et il l'a utilisé pour attaquer le Parti québécois sur son terrain de prédilection: l'identité.

«Je déteste ce gouvernement qui a l'habitude de nous dépeindre comme des gens menacés, des gens faibles», a-t-il lancé en conférence de presse, mercredi.

Entouré de ses candidats, le chef libéral a expliqué qu'il a choisi de parler avec ses « tripes, ses viscères » pendant la campagne. « J'en ai assez ! a-t-il lancé. Ce parti politique continue de présenter les Québécois comme assiégés, menacés... Quand ce n'est pas le fédéral, c'est les autres provinces. Quand ce n'est pas le fédéral et les autres provinces, c'est les étrangers qui viennent vivre chez nous. Et quand ce n'est pas les étrangers qui viennent vivre chez nous, c'est nous-mêmes, les Québécois, qui ne pensent pas comme eux. Moi, je suis tanné de ça. Ça va arrêter cette fois-là à cette élection.» Il déplore que le PQ tente de faire croire que les Québécois « ont besoin pour être protégés d'éloigner les femmes du marché du travail, des médecins, des infirmières, des éducatrices ». Il s'agit d'une allusion au projet de charte des valeurs, qui prévoit l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique.

M. Couillard a fait valoir que l'identité québécoise est « forte » et qu'il faut « se donner les moyens » pour continuer à la faire «fleurir». «Et pour ça, ça prend une économie prospère» entre autres, a-t-il ajouté. C'est pourquoi, comme le dit son slogan, il faut à ses yeux «s'occuper des vraies affaires».

Il accuse le gouvernement de « fuir » en élections, de « cacher la vérité », de ne pas présenter le portrait véritable des finances publiques. Le livre des crédits des ministères, «la colonne des dépenses». n'a pas été déposé avec le budget Marceau, a-t-il rappelé.

Pauline Marois n'a pas dit un mot sur la souveraineté dans son discours mercredi. Philippe Couillard, lui, a brandi le spectre référendaire dès le premier jour de la campagne. «Le retour du PQ au gouvernement, c'est l'assurance d'un référendum sur la souveraineté du Québec», a-t-il soutenu.

Même s'il est deuxième dans les intentions de vote, le chef libéral se dit « très content de l'endroit où il est». «Méfiez-vous des sondages», a-t-il dit, alors que son entourage affirme que le vote libéral est bien souvent sous-estimé.

M. Couillard a présenté son parti comme «la seule alternative crédible» au Parti québécois. «Un vote pour la CAQ, c'est un vote pour le PQ», a-t-il ajouté, employant une formule qui est généralement utilisée dans les derniers jours de la campagne.

Il n'a pas manqué de souligner qu'il a accepté de répondre aux questions des journalistes contrairement à Pauline Marois.