Le recteur de l'UQAM Claude Corbo ne semble pas avoir apprécié les critiques de François Legault sur sa gestion de la crise étudiante.

Ce matin, le chef de la Coalition avenir Québec a critiqué M. Corbo, qui ne veut pas demander aux policiers d'intervenir à l'intérieur de son établissement. «Il y a un problème», a réagi M. Legault en interview au 98.5 FM avec Paul Arcand.

M. Corbo l'a contacté peu après au téléphone. Le chef de la CAQ lui a alors répété que l'UQAM devrait «mettre en place des mesures pour que les étudiants qui veulent étudier puissent étudier».

«(Le recteur) m'a répondu: ça va se régler avec la démocratie étudiante. Je lui ai répondu: je vous remercie de m'informer, mais on a un différend», a rapporté en soirée M. Legault devant quelque 20 militants dans un restaurant de Montmagny.

Ce matin, M. Legault a assuré que s'il était premier ministre, il convoquerait le recteur à son bureau. Même chose pour le Syndicat des professeurs et professeures de l'UQAM (SPUQ), qui songe à faire des grèves ciblées et illégales si les salles de cours sont bloquées.

«Si on a de la difficulté avec certains étudiants qui arrivent masqués en voyou, il faut au moins avoir sur notre bord la direction et les professeurs. La première chose que je ferais, je les convoquerais à mon bureau pour savoir si je les ai sur mon bord.»

M. Legault veut que l'UQAM recoure aux policiers. «À un moment donné, il faut que la loi s'applique». Pour ne pas envenimer la situation, le recteur refuse cette méthode forte. M. Legault n'est pas d'accord.

Il ne le demanderait toutefois pas lui-même aux autorités policières. «C'est à eux de s'assurer que ça se passe bien dans les classes. Le premier ministre ou le ministre de l'Éducation ne peut pas commencer à gérer chaque établissement.»

Mais il reste ferme sur le principe. Selon lui, il faut appliquer la Loi 12 (projet de loi 78). «C'est inacceptable que des personnes arrivent masquées pour empêcher des jeunes d'étudier. Ce sont des gestes de voyous. Je pense qu'on doit utiliser les policiers pour s'assurer que ces gens ne viennent pas perturber les cours.»

«Ce qu'on avait dit dans le projet de loi 78, c'est que tous ceux qui veulent bloquer les cours ne devraient même pas être tolérés à moins de 50 mètres des établissements. Donc sûrement pas dans les cours. Il y a un tri qui doit se faire à la porte. Et si nécessaire, il faut intervenir», a-t-il poursuivi.

Concernant le «ménage» à Hydro-Québec

Le chef de la CAQ a déclaré que les abolitions de postes d'ici 2015 à Hydro-Québec toucheront surtout la division distribution. Cette division est la moins compétitive quand on la compare à d'autres sociétés d'État, a-t-il soutenu.

La société d'État compte trois divisions principales: TransÉnergie, Production et Distribution. La CAQ souhaite abolir 4000 postes à Hydro-Québec pour y économiser 300 millions $ par année. Elle en économiserait un autre 300 millions $ avec les achats. Elle souhaite ainsi financer une partie de ces promesses, ce qui nécessiterait toutefois l'adoption d'une nouvelle loi (cliquez ici pour plus de détails).

M. Legault a par ailleurs défendu son recours à des études confidentielles.

Charest renvoie la balle à la direction

Jean Charest estime que le gouvernement n'a pas à intervenir dans la manière dont l'UQAM gère le les lignes de piquetage. Il renvoie la balle à la direction de l'université, affirmant qu'elle dispose de tous les pouvoirs dont elle a besoin pour que la rentrée se déroule dans le calme.

«On travaille avec les autorités de l'UQAM, a-t-il indiqué lors d'un point de presse à Montréal. On se fie à leur jugement sur les enjeux de sécurité. Ils ont entre les mains les instruments qu'il leur faut pour travailler. C'est à eux d'exercer leur bon jugement.»

- Avec Martin Croteau