Le Parti québécois relègue la souveraineté à l'arrière-plan. Dès le premier jour de la campagne électorale, hier, la chef Pauline Marois a vite indiqué que cette question ne sera pas au coeur de sa campagne.

«Ce n'est pas l'objet de la campagne actuelle de faire porter le débat sur la souveraineté», a-t-elle affirmé au cours d'une conférence de presse à Québec, avant de prendre la direction de Nicolet.

Elle se défend de vouloir mettre la souveraineté sous le boisseau. «Ça ne veut pas dire qu'on n'en parlera pas, a-t-elle dit. Nous ne cacherons pas notre projet de souveraineté.»

Peu de temps après son arrivée à la tête du PQ en 2007, Pauline Marois a convaincu son parti de se débarrasser de l'obligation de tenir un référendum le plus tôt possible à l'intérieur d'un premier mandat. Cet engagement s'était transformé en boulet pour son prédécesseur, André Boisclair, au cours des dernières élections générales.

Mme Marois exclut-elle totalement la possibilité de tenir un référendum si elle est élue ? «Je ne me suis pas défaite d'une obligation pour m'en créer une autre. Quand viendra le temps de débattre de cette question (la souveraineté), on le fera», a indiqué Mme Marois. La chef péquiste estime qu'«un Québec souverain serait mieux équipé pour répondre à la crise parce qu'on contrôlerait nos leviers économiques, on contrôlerait tous nos impôts, on pourrait décider sans quémander à Ottawa». Mais elle se dit «consciente» que les Québécois ne sont pas prêts à se lancer dans cette aventure en ce moment.

«Il y a un travail de remobilisation à faire auprès de la population québécoise pour présenter à nouveau les raisons profondes, solides, de faire la souveraineté aujourd'hui. Il y a un travail pour aller reconvaincre les Québécois avant de pouvoir faire cette souveraineté», a-t-elle expliqué.

Au cours de la campagne électorale, Pauline Marois entend se concentrer sur des «mesures concrètes» venant en aide aux familles en cette période de turbulences économiques. Elle présentera aujourd'hui son plan d'action sur l'économie qui contiendra des «mesures d'urgence pour faire face à la crise».

En soirée, Pauline Marois a participé à l'assemblée d'investiture d'un membre de son équipe économique, Jean-Martin Aussant, candidat dans Nicolet-Yamaska, une circonscription que l'ADQ a ravie au PQ l'an dernier. Originaire de Nicolet, l'économiste de 38 ans détient un doctorat en analyse économique d'une université de Barcelone et une maîtrise en sciences économiques de l'Université de Montréal. Il a été vice-président de Morgan Stanley Capital International/Barra à Londres et gestionnaire de portefeuille principal pour l'office d'investissement des régimes de pensions du secteur public (Investissements PSP) à Montréal. Il est consultant en finance depuis l'an dernier.

Le PQ n'a que 50 candidats en poste pour l'instant. Une cinquantaine d'investitures auront toutefois lieu d'ici dimanche. Les autres candidats, environ une vingtaine, seront nommés la semaine prochaine seulement, d'ici le 15 novembre.