Plus de 21 000 bureaux de vote accueillent aujourd'hui les 5 738 811 Québécois officiellement inscrits sur les listes électorales, de Rawdon à Senneterre, en passant par Montréal et Baie-Comeau. À peine 71% des électeurs se sont exprimés l'an passé et le désintérêt manifeste de la population pour cette campagne laisse craindre une nouvelle baisse des taux de participation cette année. Petit mode d'emploi pour renverser la tendance.

Ce qui vous attend au bureau de scrutin

Après avoir trouvé votre bureau de scrutin et votre section de vote, vous vous présentez devant les scrutateurs. Vous déclinez vos nom et adresse, vous devez ensuite prouver votre identité à visage découvert en présentant une des pièces habituelles - carte d'assurance maladie, permis de conduire, passeport.

Si vous êtes inscrit sur la liste électorale, on vous remet un bulletin de vote et un crayon. Vous vous rendez dans l'isoloir, marquez un des cercles devant le nom de votre candidat choisi, pliez le bulletin et revenez devant la table. Un membre du personnel du bureau examine le bulletin pour s'assurer que les initiales du scrutateur sont conformes. Devant les personnes présentes, vous détachez le talon du bulletin, le remettez au scrutateur qui le détruit - le talon, bien sûr - puis glissez votre bulletin dans l'urne. Le secrétaire du bureau de vote indique, sur la liste électorale, que vous venez de voter.

C'est le scénario parfait.

Il existe bien entendu un large éventail d'imprévus. Vous constatez d'entrée de jeu que vous n'êtes pas sur la liste électorale? «Vous ne pourrez pas voter, il faut s'être inscrit lors des périodes de révision de la liste, explique Pascal Tremblay, porte-parole à Élections Québec. C'est une différence avec la loi fédérale.» Vous ne pouvez prouver votre identité, quelqu'un a déjà voté à votre nom, il y a une erreur dans les informations vous concernant? On vous renvoie à la table de vérification de l'identité des électeurs où le directeur de scrutin peut délivrer une autorisation à voter - impliquant généralement un serment et la présentation de pièces d'identité.

Quant à la fameuse controverse du niqab au bureau de vote, elle est définitivement enterrée. La seule justification pour voter sans dévoiler son visage, c'est d'avoir «des raisons de santé physique qui apparaissent valables au directeur général des élections». Le niqab ou un masque de Darth Vader ne font pas partie du lot...

Élections à 83 millions

Le scrutin d'aujourd'hui aura coûté 83 millions aux contribuables québécois, selon une évaluation publiée par le Directeur général des élections en octobre dernier.

La facture est nettement plus salée qu'en 2007, alors que l'élection printanière du gouvernement minoritaire de Jean Charest avait coûté 74 millions. La hausse est encore plus remarquable quand on remonte à 2003, où la défaite du gouvernement Landry et son remplacement par les libéraux avait coûté 59 millions.

En cinq ans, le coût des élections au Québec aura donc augmenté de 40%. La principale responsable: la rémunération du personnel électoral, à qui on octroie les mêmes hausses de salaire que la fonction publique. «Depuis 2007, par exemple, il y a eu des hausses salariales de 4%», précise Cynthia Gagnon, porte-parole à Élections Québec. L'ensemble des coûts est également soumis à l'inflation et à l'équité salariale.

L'autre facteur majeur, ce sont les problèmes de recrutement qu'a connu le DGE en 2003 qui l'ont forcé à augmenter substantiellement les salaires offerts. On estime qu'on aura besoin de 100 000 personnes cette année. Les salaires de tous les groupes d'employés ont explosé: un scrutateur qui recevait 10,06$ l'heure en gagnera 16,40$ cette année. Même scénario pour les directeurs de scrutin, les adjoints et les assistants, dont les salaires s'échelonnaient de 8,81$ à 33,54$ l'heure en 2003 et qui gagnent maintenant de 20,10$ à 37,64$.

Selon le dernier rapport du DGE, la rémunération du personnel a coûté 40,9 millions sur les 74 millions de budget des élections en 2007. Les activités préparatoires - achat de matériel électoral, informatique - ont coûté 5,1 millions. Les transports et communications pendant la campagne ont valu une facture de 9,9 millions. Enfin, le remboursement des dépenses électorales aux partis et aux candidats ont coûté 12,1 millions.