Mario Dumont accuse le ministre libéral de la Santé, Yves Bolduc, de vouloir introduire le duplessisme en santé.

Mardi matin, le ministre Bolduc a incité les électeurs de Ville-Marie à voter pour un candidat libéral afin de faire avancer les dossiers en santé dans la région du Témiscamingue. «En santé, on ne fait pas de partisanerie, c'est-à-dire qu'on essaie quand même de favoriser les dossiers, a-t-il dit en point de presse. Mais quand vous avez un collègue qui vient vous voir et qui travaille son dossier, c'est toujours plus rapide et plus facile. C'est dans cette perspective-là qu'on vous dit que si Daniel Bernard (le candidat libéral dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue) est élu, ça vous vous aider à faire avancer les dossiers en santé dans la région de Ville-Marie.»

Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a condamné les propos du ministre libéral au cours d'un point de presse à Québec hier matin. Selon lui, les méthodes du gouvernement Charest sont pires que celles de Maurice Duplessis. «Le ministre Bolduc crée un lien odieux entre comment les gens vont voter dans une élection démocratique et leur possibilité d'avoir accès à des soins de santé améliorés, dit-il. Je trouve ça franchement déshonorant. Maurice Duplessis disait que si vous votiez du bon bord, vous auriez des routes. Ce n'est rien comparé à si vous votez du bon bord, vous allez avoir de meilleurs soins de santé.»

En campagne au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le premier ministre Jean Charest a défendu son ministre de la Santé. «Est-ce que le docteur Bolduc est en train de dire qu'une région doit être pénalisée sur le plan du régime de santé si elle n'a pas un député libéral? La réponse est non, dit le premier ministre. On va travailler honnêtement avec tout le monde. On ne voit pas la santé comme un enjeu partisan, mais on veut des gens qui vont partager les mêmes objectifs que nous. C'est le sens des propos du docteur Bolduc: aidez-nous à élire des députés qui font partie de notre famille politique et qui vont travailler avec nous. Allez voir ce qu'on a fait au cours des cinq dernières années. On a agi de la même façon partout au Québec dans le but d'améliorer les services de santé.»

En plus de dénoncer les propos du ministre Bolduc, Mario Dumont a fait une nouvelle promesse en santé hier aux Québécois: réduire le temps d'attente à l'urgence d'une heure à chacune des années de son mandat. Le temps d'attente moyen sur civière dans les urgences est de 16,6 heures durant la première moitié de l'année, comparativement à 15,6 heures à la première année du gouvernement Charest en 2004.

Le chef adéquiste a passé la journée d'hier dans la région de Québec, où son parti a gagné sept des 11 circonscriptions lors des dernières élections. En soirée, Mario Dumont a entamé ce qu'il appelle le «swing final» de sa campagne. Au cours des 72 prochaines heures, le chef de l'ADQ visitera 24 circonscriptions, la presque totalité déjà adéquistes. Il passera la journée d'aujourd'hui à parcourir la couronne nord et la Rive-Sud de Montréal. Il terminera sa campagne lundi dans sa circonscription de Rivière-du-Loup, qu'il représente à l'Assemblée nationale depuis 1994.

Avec la collaboration de Tommy Chouinard