Mario Dumont refuse de condamner les propos du premier ministre du Canada Stephen Harper, qui a transformé une crise politique à Ottawa en une question d'unité nationale. Le chef de l'ADQ met aussi la réaction colérique à la coalition dans l'Ouest du pays sur le compte de la confusion.

«Quand Stéphane Dion et le Parti québécois se retrouvent dans la même chambre à coucher, il faut pardonner à des électeurs d'être plus que mêlés et ne plus rien y comprendre, a dit Mario Dumont en point de presse cet après-midi. La position du Bloc est tellement confuse (...) il y a de quoi en perdre son latin. Comment ça ne peut pas créer de confusion dans l'Ouest, en Ontario et dans la tête des gens qui ont voté pour le Bloc au Québec...»

Mario Dumont, qui a voté pour le Parti conservateur aux dernières élections fédérales, a refusé de condamner les propos de Stephen Harper, qui a dénoncé l'entente conclue par les libéraux et les néo-démocrates avec les «séparatistes du Québec» en faisant référence au Bloc québécois. Le chef de l'ADQ exhorte tout de même le premier ministre du Canada à faire preuve d'un peu plus de retenue à partir de maintenant. «Il faut que tout le monde à Ottawa mette la pédale douce et retrouve ses sens, dit M. Dumont. Les quatre chefs de partis à Ottawa devraient s'excuser pour leur soif de pouvoir gênante et revenir à une soif un peu plus grande de régler les problèmes des gens.»

Mario Dumont doute que l'adresse à la nation prévue ce soir à 19h puisse dénouer la crise à Ottawa. «Il y a suffisamment de confusion à Ottawa pour que le premier ministre veuille faire la lumière là-bas et éclairer les gens sur comment on peut s'en sortir, dit-il. Mais les faits étant ce qu'ils sont, à moins que M. Harper sorte un lapin de son chapeau, la position incroyable prise par Gilles Duceppe et Pauline Marois peut seulement mener à deux scénarios: le couronnement de Stéphane Dion comme premier ministre du Canada ou des élections. Il peut y avoir une prorogation, mais on jouerait seulement avec le temps.»