Jean Charest s'est défendu hier d'avoir utilisé la tribune d'un organisme public pour livrer un discours à saveur électorale.

En matinée, le chef libéral s'est rendu au Centre Mont-Royal où se tenait la 7e conférence annuelle de la Commission de la construction du Québec, un organisme public qui relève du ministère du Travail.

 

La CCQ est composée de représentants patronaux, syndicaux et ministériels, tous nommés par le gouvernement. Elle est responsable de l'application de la Loi sur les relations de travail dans l'industrie de la construction et doit remettre chaque année un rapport de gestion à l'Assemblée nationale.

Jean Charest s'est adressé à plus de 200 représentants de l'industrie de la construction réunis dans le cadre de la conférence annuelle de la Commission. Même s'il était invité à titre de premier ministre, il a fait la promotion de ses engagements électoraux, dont le Plan nord et les investissements dans les infrastructures.

«Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il y a des élections générales en ce moment», a-t-il lancé, soulevant l'hilarité générale.

«C'est l'occasion justement de parler de l'avenir. Et surtout, c'est un moment bien choisi parce que l'industrie de la construction est au coeur même de ce que nous débattons pendant cette campagne électorale, et du choix que nous serons appelés à faire ensemble le 8 décembre prochain.»

Jean Charest a martelé que «le choix du 8 décembre prochain sera très, très important», «déterminant pour le développement du Québec». Puis, pendant près d'une demi-heure, il a fait la nomenclature de ses réalisations et de ses engagements en matière d'infrastructures et de développement énergétique par exemple. Il s'est toutefois abstenu de décocher des flèches à l'endroit de ses adversaires Pauline Marois et Mario Dumont.

En conférence de presse, Jean Charest s'est défendu d'entretenir une confusion des genres. «Le message que je livre aujourd'hui est en droite ligne avec le travail qu'on a fait avec la Commission. Et la Commission est libre d'accueillir tous ceux qu'elle veut bien accueillir, incluant Mme Marois et M. Dumont. Je ne vois pas ça comme étant des enjeux partisans.»

Jean Charest a noté que la CCQ lui avait envoyé une invitation avant le déclenchement des élections. Le porte-parole de la Commission, André Martin, a indiqué que l'organisme n'a pas fait la même invitation aux autres chefs. «On a invité M. Charest avant les élections. Et ce n'est pas comme chef du Parti libéral qu'on l'a invité, mais comme premier ministre. C'est le plus grand donneur d'ouvrage dans le domaine de la construction», a-t-il affirmé. L'État est responsable d'environ 70% des investissements non résidentiels dans le domaine de la construction.

André Martin reconnaît que le discours de M. Charest avait une saveur électorale, mais il ne s'en formalise guère. «Ça, c'est un choix qui lui appartient», a-t-il dit.

Après la visite d'une usine dans la circonscription de Huntingdon, passée à l'ADQ l'an dernier, Jean Charest a fait salle comble en soirée dans Crémazie, où environ 300 militants l'ont accueilli.