Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, somme Stephen Harper de reculer sur son énoncé économique et demande au Bloc québécois, dans l'intérêt du Québec, de ne pas appuyer une coalition «de partis centralisateurs» dirigée par le père de la Loi sur la clarté référendaire.

Dans une virulente sortie en règle, sa première à propos de la crise à Ottawa, M. Dumont a sermonné le premier ministre conservateur qu'il avait appuyé lors de la campagne électorale fédérale.

«Le premier qui doit et qui peut arrêter ce cirque-là, c'est Stephen Harper. En changeant son discours et en écoutant clairement les partis d'opposition. Il est minoritaire et c'est la première règle du jeu, a dit le chef adéquiste. Je ne sais pas s'il pense qu'il est bien parti, mais il est le seul. Il s'est lancé dans une direction qui était erronée sur la base d'une mauvaise compréhension de son mandat, qui est minoritaire.»

M. Dumont considère comme impensable que le Bloc québécois donne son appui à une coalition formée de deux partis, selon lui centralisateurs: le Parti libéral et le Nouveau parti démocratique, et dirigée par Stéphane Dion, honni dans le mouvement souverainiste pour avoir été à l'origine de la Loi sur la clarté.

«L'intérêt du Québec est en train d'être oublié. L'intérêt du Québec est très très mal servi», a-t-il lancé à l'égard des députés bloquistes, mais aussi des députés conservateurs au Québec, qui sont selon lui peu visibles en ce moment.

Le chef adéquiste croit que les troupes de Gilles Duceppe perdront tout rapport de force, «en signant pour deux ans et demie où ils seront ni dans le gouvernement ni dans l'opposition».

«Ils vont créer une nouvelle catégorie qui va s'appeler les limbes politiques», a estimé M. Dumont.

«Je pense que les Québécois ont voté d'abord pour des députés du Bloc, et pour des députés conservateurs. Mais les Québécois ont voté pour rien de ce qui se passe à l'heure actuelle», a-t-il ajouté.