L'Action démocratique du Québec (ADQ) est le seul des trois grands partis provinciaux à s'être ouvertement prononcé en faveur de la séparation de Saint-Bruno-de-Montarville de l'agglomération de Longueuil et de son rattachement à une municipalité régionale de comté (MRC).

Le maire de Saint-Bruno, Claude Benjamin, avait demandé, au début de la campagne électorale, aux trois candidats des trois grands partis qui se présentent dans la circonscription de Chambly de se prononcer sur l'avenir de sa municipalité. Rejetant son accession à l'agglomération de Longueuil, le maire et une grande partie de la population de Saint-Bruno veulent que leur ville soit rattachée à la MRC de Lajemmerais ou à celle de la Vallée-du-Richelieu.

Le maire avait aussi envoyé une lettre aux trois chefs des grands partis. Seul Jean Charest, chef du Parti libéral, n'a pas répondu. Le candidat adéquiste dans Chambly, Richard Merlini, a annoncé en conférence de presse qu'un gouvernement formé par l'ADQ «procéderait rapidement au retrait complet de Saint-Bruno-de-Montarville de l'agglomération de Longueuil et consulterait ensuite la Ville avant de la rattacher à l'une des MRC voisines».

Mario Dumont a confirmé cette volonté en écrivant au maire Benjamin qu'il a «constaté la structure dysfonctionnelle» du conseil d'agglomération et que l'ADQ, s'il prend le pouvoir, abolira purement et simplement les conseils d'agglomération.

Pour le Parti québécois, la cheffe Pauline Marois s'est engagée, également par lettre, à trouver une solution dans ce dossier, sans préciser celle qu'elle préconise. Mme Marois a dit au maire que la campagne électorale «n'est pas le moment propice pour trouver une solution qui aille dans le meilleur intérêt des parties en cause».

Pour le Parti libéral, si Jean Charest n'a pas pris la peine de répondre au maire Benjamin, c'est aussi le cas de la candidate du PLQ dans Chambly, Stéphanie Doyon. En fait, c'est la candidate libérale dans Bonaventure... la ministre des Affaires municipales et des Régions, Nathalie Normandeau, qui a répondu au maire sans apporter de nouvelles solutions si ce n'est de poursuivre les discussions pour en arriver à un consensus...régional.

«Si je voulais faire un peu d'humour, je dirais que c'était la réponse de la diseuse de bonne aventure», dit le maire Benjamin. Le consensus, selon lui, est déjà atteint dans sa municipalité. «Celui qui concerne l'agglomération n'a plus aucun intérêt pour Saint-Bruno», dit-il, ajoutant que la seule question qui reste en suspens est de savoir avec quelle MRC se fusionner. Il aimerait bien d'ailleurs que la question soit tranchée par référendum lors du prochain scrutin municipal, dans un an.

M. Benjamin étant conscient que, selon les sondages, on ne se dirige pas vers un gouvernement adéquiste majoritaire, que se passera-t-il si Jean Charest remporte les élections? «On continuera le combat et on ne lâchera pas quelle que soit la formation qui sera au pouvoir», dit-il.