La crise politique à Ottawa démontre que les Québécois ont tout intérêt à élire un gouvernement majoritaire, estime Jean Charest.

«Ça vient de donner un exemple aux gens de ce qui arrive quand il y a un gouvernement minoritaire. Quand on évoque même la possibilité d'aller en élections, ça correspond beaucoup au scénario que je veux éviter pour le Québec», a-t-il expliqué hier.

 

Selon lui, «ça prouve qu'il faut un gouvernement stable, surtout dans une période de turbulences économiques».

«Dans une période d'instabilité économique, on n'a pas les moyens de se payer de l'instabilité politique, a-t-il ajouté. C'est la preuve, ce qui se passe à Ottawa, que les Québécois ont besoin de s'unir, de se mettre en position de force. Être en position de force, c'est avoir un gouvernement qui a un plan clair, qui sait où il va.»

Le chef libéral a rappelé que l'adoption du budget de son gouvernement en 2007, quelques mois seulement après les élections générales, s'était réglée «à la dernière minute de la dernière heure». «On se demandait si mon gouvernement allait être défait ou non. Je ne veux pas revivre cette situation. Et je sais que les Québécois ne veulent pas revivre ça», a affirmé M. Charest.

Le premier ministre n'est pas offusqué que Stephen Harper ait reporté au 8 décembre, le jour des élections générales au Québec, les votes de confiance qui pourraient entraîner la chute de son gouvernement. Il n'y voit aucune mauvaise intention de la part de son homologue fédéral. «Je ne pense pas que M. Harper a beaucoup de temps à consacrer à ce qui se passe au Québec ces jours-ci. Je pense qu'il est pas mal occupé avec la survie de son propre gouvernement», a-t-il dit.

L'attitude des conservateurs démontre que Stephen Harper ne comprend rien au Québec, a pour sa part affirmé Pauline Marois. La chef péquiste estime que les compressions annoncées par le ministre des Finances Jim Flaherty masquent des compressions dans le régime de péréquation.

«On a un gouvernement à Ottawa qui est incapable de comprendre la réalité québécoise, a-t-elle dénoncé, tant nos valeurs que ce que nous appliquons comme lois et comme politiques.»

La chef du Parti québécois estime que le premier ministre canadien a servi un pied de nez à Jean Charest, et que celui-ci a perdu tout rapport de force avec Ottawa.

Le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, a pris la situation avec un brin d'humour.

«J'ai assez de mes problèmes au Québec, je vais laisser les gens d'Ottawa s'occuper des leurs», a-t-il déclaré sur les ondes de RDI.

Avec la collaboration de Martin Croteau et Malorie Beauchemin