Pauline Marois a défendu sa capacité à faire face à la crise économique, hier, soulignant qu'elle s'y est déjà frottée lorsqu'elle était à la barre du ministère des Finances.

«Je n'ai aucun problème à affronter M. Charest sur ce terrain», a-t-elle clamé au terme d'un rassemblement partisan à Drummondville.

Le premier ministre sortant avait déclenché les élections sous prétexte que la province a besoin d'un gouvernement stable en période d'incertitude. Il s'est présenté, ces dernières semaines, comme le seul à pouvoir redresser l'économie en cas de crise.

 

Mme Marois assure qu'elle n'a aucun complexe face à l'équipe économique des libéraux. «Au moment où il y a eu un ralentissement sérieux qui s'est annoncé, en 2001, j'ai agi immédiatement, a-t-elle rappelé. Les mesures qui ont été mises en place ont donné des résultats exceptionnels. Nous sommes sortis de ce ralentissement en meilleure position que tous les États autour de nous.»

Elle s'est d'ailleurs montrée irritée lorsqu'elle a été questionnée sur les liens de son parti avec le milieu des affaires. «Je finis par en avoir ras le bol, a-t-elle affirmé. Les meilleurs résultats économiques, les idées les plus audacieuses et innovatrices, elles sont venues d'un gouvernement du Parti québécois.»

Mme Marois assure que son parti entretient toujours des liens étroits avec le milieu des affaires, même s'ils semblent s'être effrités depuis les départs de Jacques Parizeau et de Bernard Landry. «Cependant, ce sont des gens qui se manifestent moins sur la place publique à nos côtés. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'a pas pour autant des relations très étroites avec les milieux économiques québécois progressistes.»

Le PQ a recruté deux spécialistes en économie pour les présentes élections tandis que Jean Charest garde la même équipe, a poursuivi Mme Marois. Dans la circonscription de Charlesbourg, la formation souverainiste aligne Renaud Lapierre, un ancien sous-ministre devenu PDG d'une entreprise de produits d'emballage. Elle a aussi convaincu Jean-Martin Aussant, un consultant en finance et doctorant en analyse économique.

Un long voyage

Pauline Marois s'est envolée pour Sept-Îles, en fin de soirée, hier. Au cours des prochains jours, elle visitera les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie, le Saguenay et l'Abitibi. Plusieurs des circonscriptions sur son chemin menacent de basculer dans le giron libéral à cause de la chute de l'ADQ, révélait La Presse, hier.

«Peut-être que certaines circonscriptions sont à risque, a reconnu la chef du PQ. C'est normal parce qu'il y a une bataille dans chacune d'entre elles. Mais j'aimerais gagner la majorité parce que je veux former le gouvernement.»