Pauline Marois a emprunté le slogan électoral du Bloc québécois, au lendemain du débat, promettant que Jean Charest la trouverait «sur son chemin» d'ici la fin de la campagne.

Devant 250 étudiants rassemblés à l'Université de Montréal, la chef du Parti québécois a repris un discours maintes fois répété par Gilles Duceppe pendant la campagne fédérale. Celui-ci s'était présenté comme le seul à pouvoir empêcher les conservateurs de Stephen Harper d'obtenir un gouvernement majoritaire.

«D'ici le 8 décembre, Jean Charest va me trouver sur son chemin», a-t-elle déclaré.

La chef péquiste a profité de son allocution pour prononcer une profession de foi souverainiste, tout en promettant de ne pas «courir constamment après un référendum». Elle entend renforcer la loi 101 et adopter une constitution québécoise. Le résultat des élections fédérales, ajoute-t-elle, milite en faveur de son projet.

«Le Québec ne pourra pas prendre la direction qu'il souhaite prendre tant et aussi longtemps qu'il partagera son pays avec une nation qui s'en va dans le sens inverse, a-t-elle affirmé. On l'a vu aux dernières élections fédérales.»

Rappelons que le Bloc québécois a surmonté un laborieux début de campagne pour faire élire 49 députés à la Chambre des communes, plus tôt cet automne, privant Stephen Harper du gouvernement majoritaire qu'il souhaitait former. Pendant ce temps, les conservateurs gagnaient du terrain au Canada anglais, notamment en Ontario et en Colombie-Britannique.

Pauline Marois accuse par ailleurs Jean Charest d'avoir profité de la lassitude des Québécois à l'égard de la politique pour précipiter la province en élections.

«Le plus grand obstacle au développement du Québec, ce n'est pas le Parti libéral, c'est le cynisme, a-t-elle dénoncé. Un cynisme, cependant que le Parti libéral a voulu utiliser pour obtenir un troisième mandat, majoritaire cette fois ci. Il vaut profiter de la fatigue électorale.»