Les verts et Québec solidaire obtiennent une note parfaite, le Parti québécois passe de justesse tandis que les adéquistes et les libéraux coulent. C'est ce qui ressort d'un questionnaire soumis aux cinq principaux partis provinciaux afin de connaître leurs positions en matière environnementale.

Conçu par un regroupement d'organismes écologiques, ce questionnaire a été soumis aux formations politiques au cours des dernières semaines. Elles ont toutes accepté de participer à l'exercice. Les résultats étaient dévoilés hier, à la veille du débat des chefs.

 

Le Parti vert et Québec solidaire ont obtenu un score parfait en répondant positivement à chacune des 25 questions. Des trois partis traditionnels, le Parti québécois se démarque avec 16 réponses positives. L'ADQ, qui se prête au jeu pour la première fois, répond «oui» à 8 des 25 questions. Quant au Parti libéral du Québec, il n'a pas voulu répondre aux questions par l'affirmative ou la négative. Le regroupement a dû interpréter les réponses présentées sous forme de texte pour en arriver à seulement 5 réponses positives sur 25.

«On peut en conclure que ce n'est pas facile pour un parti qui vise la majorité de prendre des engagements en environnement», déclarait Nicolas Mainville, de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP). Les cinq partis s'entendent sur deux questions. Ils sont tous en faveur d'un programme obligatoire d'inspection et d'entretien des véhicules automobiles et de l'adoption, dès le printemps 2009, de la loi anti-poursuite-bâillon (ces «poursuites stratégiques» entamées par des compagnies riches dans le but d'intimider et de museler leurs opposants).

Libéraux, péquistes et adéquistes prennent par contre des positions inquiétantes pour les écologistes sur sept enjeux importants: le projet de reconstruction de la centrale nucléaire Gentilly-2, l'exploitation d'hydrocarbures dans les basses terres du Saint-Laurent, l'augmentation du financement pour les transports en commun, la sauvegarde du caribou forestier, la mise en place d'un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz naturel dans le golfe du Saint-Laurent, le retrait des obstacles nuisant à la certification FSC au Québec (le Forest Stewardship Council permet d'identifier les produits d'une bonne gestion forestière) et le refus d'augmenter le budget du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs de 0,3% à 2% du budget global.

«Il reste du travail pour que le Québec progresse sur le plan de l'environnement», croit Mélissa Fillion, de Greenpeace. Michel Bélanger, de Nature Québec, trouve que la question environnementale est occultée par la tourmente économique dans la campagne actuelle. «La crise est conjoncturelle alors que l'enjeu de l'environnement est là pour de bon.»

Composée de l'AQLPA, de Citoyens pour la nature, de la Coalition Québec Kyoto, d'ENvironnement JEUnesse, d'Équiterre, de la Fondation David Suzuki, de Greenpeace, de Nature Québec, de la SNAP et de Vivre en ville, le regroupement assure que sa démarche n'est pas partisane. «Tous les groupes sont prêts à travailler avec le parti qui sera au pouvoir, affirme Nicolas Mainville, de la SNAP. L'exercice transcende les lignes de parti.»