Le hasard a décidé: c'est à Jean Charest que reviendra l'honneur de briser la glace lors du débat télévisé de mardi. Premier à faire sa déclaration d'ouverture, le chef libéral sera suivi de Pauline Marois, puis de Mario Dumont.

D'une durée d'environ deux heures, le débat animé par Stéphan Bureau sera divisé en quatre blocs de 22 minutes consacrés à des thèmes importants de la campagne.

 

Ce sont des questions envoyées par des citoyens qui démarreront chacun des blocs. Après avoir répondu à ces questions, les chefs s'affronteront dans une série de face à face d'une durée de trois minutes. S'ensuivra un débat ouvert entre les trois chefs, d'une durée de trois minutes.

Les leaders demeureront assis tout au long de l'exercice. La place qu'ils occuperont autour de la table a été déterminée au hasard. Mme Marois sera assise à gauche, Mario Dumont au centre et Jean Charest à droite. Le plateau, qu'on est en train d'installer dans la salle parlementaire de l'Assemblée nationale, sera dévoilé la semaine prochaine.

Depuis quelques jours, TVA, Radio-Canada et Télé-Québec sollicitent la participation du public en l'invitant à envoyer ses questions par courriel à l'adresse question@electionsdebat2008.ca. Plus de 600 personnes ont jusqu'à maintenant participé. Une équipe de télé professionnelle ira filmer les citoyens dont les questions seront sélectionnées.

Selon Thierry Giasson, spécialiste de la communication politique à l'Université Laval, l'ordre d'apparition des politiciens pour leur discours d'ouverture n'a pas vraiment d'impact sur la perception du public. «Cela a peut-être une influence sur le niveau de nervosité des politiciens. Mais l'évaluation des téléspectateurs est un processus linéaire qui s'étale sur la durée du débat», explique-t-il.

La formule hybride retenue «permettra à chacun des chefs de vider certaines questions tout en ayant l'occasion d'exposer un message - la ligne du parti - sans être interrompu», estime M. Giasson. «On peut certainement s'attendre à ce que Pauline Marois se serve de la portion débat pour réfuter les accusations de Jean Charest selon lesquelles elle est responsable de l'état actuel du système de soins de santé», prédit-il.

Tenue à l'écart du débat, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a tenu hier un point de presse devant la Maison de Radio-Canada pour dénoncer la situation. Des centaines d'électeurs ont signé des pancartes portant le slogan «Pour Françoise David au débat des chefs». La pétition virtuelle mise en ligne sur le site debatpourtous.net a jusqu'à maintenant recueilli un peu plus de 6000 signatures. En 2007, quelque 25 000 noms avaient été recueillis sur le même site.