Lors d'un de ses très rares bains de foule, Jean Charest a été apostrophé par un électeur fâché de voir les politiciens se faire élire sur des promesses qu'ils ne tiennent finalement pas.

Gérard Lecomte, 70 ans, a sommé le chef libéral de s'engager à démissionner s'il n'a pas tenu toutes ses promesses électorales à la fin de son mandat.

«Vous promettez de l'argent, de l'argent, de l'argent, mais dites-moi que vous allez (tenir vos promesses) sinon vous allez démissionner», a lancé le Longueuillois en rencontrant M. Charest au centre commercial Place Longueuil, sur la Rive-Sud.

«En 2003, il a dit que le PQ avait mal fait de mettre plein de monde à la retraite. Lui a été élu et a dit qu'en deux ans il réglerait tous les problèmes de la santé. Il est encore là et il ne les a pas réglés. C'est pour ça qu'aujourd'hui je ne me fie pas à sa parole, a expliqué M. Lecomte par la suite. Il faut qu'il promette des choses, mais il faut qu'il démissionne s'il n'est pas capable de tenir ses promesses.»

Devant l'insistance du passant, le chef libéral a répondu que c'était aux Québécois de juger de son travail. «Ce sont les électeurs au bout de quatre ans qui décident si les gens ont raison ou tort», a dit M. Charest avant de quitter rapidement le centre commercial pour retrouver son autobus de campagne.

Pendant la campagne de 2007, un travailleur d'une usine de Varennes avait sermonné le premier ministre sortant, l'accusant, justement, de ne pas avoir tenu sa promesse d'alléger le fardeau fiscal.

Par ailleurs, Jean Charest a refusé de répondre à l'invitation du chef adéquiste Mario Dumont, qui sommait ses adversaires de reconnaître leurs erreurs et faire à leur tour un mea-culpa.

Interrogé à savoir quelle avait été sa pire erreur depuis 20 mois, le chef libéral a refusé de donner quelque exemple précis.

«Je ne suis pas là-dedans ce matin... il y a toujours des choses qu'on ferait mieux. Je le reconnais. Spontanément comme ça, je n'ai pas de dossier à vous nommer», a-t-il balbutié. Il a par contre admis avoir eu «tort» dans le dossier du mont Orford, rappelant à demi-mot que son premier mandat, de 2003 à 2007, avait été plus difficile.

«En 2007, j'ai reçu un message assez direct de la part des Québécois et j'en ai tiré des leçons, a souligné M. Charest. Les Québécois m'ont dit de différentes façons de faire un effort pour mieux communiquer, écouter. Je me suis ajusté en conséquence. Ça fait partie de la somme totale de ce que j'apprends dans la vie.»