Malgré une bonne humeur évidente, le chef libéral Jean Charest se refuse à tomber dans le triomphalisme quant à l'issue du scrutin du 8 décembre, réagissant avec prudence aux intentions de vote exprimées dans le plus récent coup de sonde CROP.

«Il faut prendre ça avec un grain de sel, a-t-il commenté en point de presse à Saguenay. Un sondage, ça raconte une histoire mais ça ne raconte jamais toute l'histoire. Ça vous donne juste un bout de l'histoire. L'erreur c'est de penser que ça raconte tout. Il n'y a pas un vote d'exprimé aujourd'hui. Il n'y a pas un Québécois qui a voté encore.»Pourtant, les sourires étaient nombreux dans l'entourage du chef samedi matin, alors que le sondage CROP-La Presse place les libéraux de M. Charest à 42 % dans les intentions de vote, loin devant le Parti québécois de Pauline Marois à 31 % et l'ADQ de Mario Dumont à 15 %.

«Ça sourit tout le temps, je suis un gars heureux, je suis de même», a répondu, blagueur, le chef libéral interrogé à ce sujet.

M. Charest s'est par contre empressé d'esquiver toutes questions sur le manque d'intérêt des Québécois pour ces élections et sa part de responsabilité pour les avoir déclenché après les fédérales et les américaines.

Quant aux enjeux, pas question de changer son plan de match. La priorité, c'est l'économie, l'économie, l'économie, a-t-il martelé, même si un deuxième sondage en quelques jours démontre que la population veut entendre parler de santé.

«L'enjeu pour la santé, c'est l'économie aussi. On ne peut pas avoir un système de santé et de services sociaux qui se tient à moins que l'économie le soutienne», a estimé M. Charest.

«J'invite les Québécois à suivre attentivement ce qui va se discuter au G-20. Ils verront là-dedans malheureusement un constat sur l'avenir économique qui nous appelle à voter beaucoup le 8 décembre prochain, à faire un choix et reconnaître que dans une période d'instabilité économique, ça prend de la stabilité politique», a-t-il finalement conclu.