Alors qu'il voulait que cette campagne soit à propos de l'économie, de l'économie et de l'économie, le chef libéral, Jean Charest se fait tranquillement rattraper par d'autres enjeux qui préoccupent les Québécois.

Pour la deuxième journée consécutive, l'épineux dossier de la santé s'est invité dans sa campagne.

Lors de son annonce concernant le transport collectif, à Montréal, des pharmaciens hospitaliers l'attendaient, tout comme à l'aéroport de Québec, mardi, pour lui rappeler que la santé devrait être un enjeu prioritaire de cette campagne.

Roxanne Therrien, de l'Association des pharmaciens d'établissements de santé, a invité M. Charest à «aller se faire soigner», pour constater les temps d'attente et les pénuries.

«Pour nous, la priorité ce n'est vraiment pas l'économie. S'il se rendait compte comment ça va dans les hôpitaux, il se rendrait compte que c'est la santé qui devrait être sa priorité», a souligné la pharmacienne à l'hôpital Sainte-Justine.

Interrogé à savoir pourquoi des patients doivent attendre 18 mois pour un examen cardiaque à l'hôpital du Suroît, à Valleyfield, le chef libéral a balayé la question d'un revers de main, répétant qu'il se faisait actuellement davantage de chirurgies qu'en 2003, et que son gouvernement avait augmenté le nombre d'étudiants en médecine et en sciences infirmières.

«Les efforts vont continuer, on a du chemin à faire, mais avouons qu'on partait de loin», a souligné M. Charest, rejetant une fois de plus le blâme sur les gouvernements du Parti québécois qui l'ont précédé. La veille, il a avait refusé de répondre aux questions sur son bilan en santé après plus de cinq ans au pouvoir, accusant les péquistes d'avoir laissé «une catastrophe» dans le système de santé, en 2003.

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a par ailleurs interpellé les partis politiques pour connaître leurs pistes de solutions face à la pénurie criante de médecins de famille.