De passage dans la région de Chaudière-Appalaches, le chef libéral Jean Charest a été contraint de défendre le choix du candidat Robert Dutil, dans Beauce-Sud, en raison de ses récentes prises de position controversées.

S'opposant à des politiques régionales défendues par le gouvernement Charest, l'ancien député et ministre libéral avait fondé, l'hiver dernier, son propre parti, l'Union du centre. M. Dutil dénonçait alors la «concurrence déloyale» dont est victime la Beauce face aux régions ressources, comme la Gaspésie ou l'Abitibi, qui ont droit à une aide spéciale du gouvernement.

«M. Dutil se présente dans un contexte où il y a un changement économique important, a souligné M. Charest. C'est une personne qui a été député de 1985 à 1994, il a été ministre, il connaît bien l'économie, c'est un Beauceron. Je suis privilégié de l'avoir dans l'équipe.»

«Sur la question des régions ressources, on a mis en place des politiques pour faire des ajustements, on a parlé avec M. Dutil, on est à l'écoute. On travaille dans la même direction», a assuré le chef libéral.

Le principal intéressé, par contre, persiste et signe. «Mon retour en politique est fondé sur deux choses, le dossier des régions ressources et le dossier du développement économique», a-t-il affirmé, hier. M. Dutil entend travailler «de l'intérieur» pour «que soient harmonisées les subventions aux régions».

Ministre sous Robert Bourassa, il a aussi, dans le passé, mis son gouvernement dans l'embarras, lorsque La Presse a révélé en 1988 que sa famille habitait à la Cité écologique de l'ère du Verseau, près de Victoriaville, une commune vivant en autarcie et largement dénoncée par Info-Secte. À la suite de ces révélations, il avait été rétrogradé du ministère de la Famille à celui des Communications, avant de passer, en 1989, aux Approvisionnements et services.

Interrogé par les journalistes, le candidat libéral a refusé net de commenter quoi que ce soit concernant ses liens passés ou présents avec la Cité écologique, qui existe toujours.

«Je ne parle pas aucunement de vie privée. C'est des gens qui ont leur vie privée, qui respectent nos lois et qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent. Les gens qui respectent nos lois, on doit respecter leur vie privée», a-t-il répondu, catégorique.