Le gouvernement libéral a trahi les travailleurs de l'usine Abitibi-Bowater de Donnacona, accuse Mario Dumont. Dans une charge en règle, samedi matin, le chef de l'ADQ a carrément invité le candidat du PLQ dans Portneuf à se présenter comme indépendant.

«Ils ont gravement trompé les gens de Donnacona, a-t-il tonné lors d'un point de presse au Colisée de Québec. Ils ont suscité de l'espoir qui, au fond, n'était rien d'autre que du cynisme.» La papetière a fermé ses portes pour de bon, jeudi, laissant 250 travailleurs sans emploi. Le syndicat qui les représente accuse le gouvernement Charest d'avoir cautionné la fermeture en autorisant la compagnie à transférer ses activités vers d'autres usines. Sous les libéraux, Québec a désengagé la compagnie de son obligation d'exploiter l'usine de Donnacona jusqu'en 2011.

Or, pendant qu'il négociait ces nouvelles mesures avec Abitibi-Bowater, le gouvernement a dépêché des fonctionnaires pour ficeler un plan de sauvegarde de l'usine Donnacona.

Voilà pourquoi Mario Dumont accuse les libéraux de «manque de respect» et de «manque de loyauté» à l'égard des citoyens de la région.

«Il y a eu une forme de trahison, a-t-il dit. On a fait travailler les gens dans le vide. On a envoyé quelques fonctionnaires pour faire des plans de relance alors que ces plans de relance allaient être mis à la poubelle. C'est rire du monde.»

Le ministre responsable du Développement économique, Raymond Bachand, s'est excusé pour la confusion qui a entouré les tentatives de sauvegarde de la manufacture. «On aurait pû être plus clair», a-t-il concédé au Soleil.

N'empêche, le leader adéquiste estime que le candidat libéral dans Portneuf, Michel Matte, devrait quitter le navire du PLQ pour contester l'action du gouvernement.

«Quand il est libéral dans ce comté-là, il doit se sentir incroyablement mal, a-t-il indiqué. À mon avis, il ferait une meilleure affaire dans la population de se présenter comme indépendant.»