Les pancartes électorales fédérales ont à peine quitté le paysage urbain que celles des parties politiques provinciaux viennent les remplacer.

À quelques heures du déclenchement des élections au Québec, plusieurs organisations politiques ont commencé à placarder le minois de leurs candidats sur les poteaux de la ville. Certains avec zèle. Les pancartes de la ministre Christine Saint-Pierre, notamment, ont été posées dans son comté de l'Acadie hier en début de soirée.

Des partisans du Parti québécois se sont aussi empressés de prendre place sur les poteaux avec des pancartes présentant notamment Daniel Turp dans Mercier.

Dans certaines circonscriptions, ces nouvelles pancartes électorales s'ajoutent à celles des candidats fédéraux, toujours éparpillées sur de nombreux poteaux.

C'est le cas notamment sur le boulevard Saint-Laurent, où les affiches de la candidate libérale fédérale de Rosemont-La-Petite-Patrie, Marjorie Théodore, voisinent celles du libéral provincial de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos.

Par ailleurs, la pancarte officielle du chef libéral Jean Charest risque d'en surprendre plusieurs. Difficile de ne pas sourciller devant le mot «Oui » inscrit en lettres majuscules au bas du portrait de celui qui a dirigé la campagne du Non lors du dernier référendum. Son slogan «L'économie d'abord, OUI» trône au bas de l'affiche sur laquelle apparaît un Jean Charest à l'allure sympathique, détendue, les mains jointes. Sans oublier sa cravate bleue, qui ajoute à la saveur nationaliste.

Mais pour les passants croisés sur le boulevard Saint-Laurent, ces nouvelles pancartes ne sont rien d'autre que du gaspillage. «Et refaire des élections, c'est encore plus jeter l'argent des contribuables par les fenêtres», a pesté Michel Forget.

Même son de cloche chez Élise Melançon. «La campagne fédérale vient de coûter des millions pour pas grand-chose», a-t-elle laissé tomber.