Huit ans après avoir claqué la porte de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Montréal rentre au bercail.

L'UMQ a carrément déroulé le tapis rouge pour la métropole, à laquelle elle a garanti trois représentants au conseil d'administration et deux sièges au comité de direction. De plus, l'une des raisons qui avaient causé la rupture en 2004, la cotisation de 612 000$, que Montréal jugeait trop élevée, a été réduite. Montréal ne paiera que 302 236$ en 2013.

Avec cette adhésion, annoncée hier lors de son assemblée à Gatineau, l'UMQ représente dorénavant 80% de la population québécoise. La force du nombre sera déterminante pour «plusieurs enjeux majeurs qui pointent à l'horizon», explique le président de l'UMQ et maire de Rimouski, Éric Forest.

Les régimes de retraite, le financement du transport collectif et surtout la signature d'un nouveau pacte fiscal avec Québec en 2013 sont les principaux défis qui attendent les municipalités. «Montréal a voulu manifester sa volonté d'être solidaire avec le monde municipal, dit M. Forest. Avec la métropole, nous serons plus forts et plus convaincants.»

Loi spéciale de Québec

Du côté de l'administration Tremblay, on explique ce retour par la nécessité «d'entreprendre un nouveau partenariat avec les municipalités pour relever nos défis communs».

Nous avons tout intérêt à travailler ensemble, a déclaré le maire Gérald Tremblay par communiqué. La pérennité des régimes de retraite est un bel exemple d'enjeu de société pour lequel le milieu municipal doit unir ses forces.»

Le maire a répété à plusieurs reprises dans les derniers mois que, faute d'entente avec les employés municipaux pour réduire les coûts des régimes de retraite, il songerait à se tourner vers Québec pour réclamer une loi spéciale.

Le rapprochement entre l'UMQ et Montréal a été entamé il y a 18 mois, dans le cadre de la reconstruction des villes haïtiennes touchées par le séisme de janvier 2010. Pour célébrer le retour de la métropole, le président a annoncé du même souffle que les prochaines assises de l'UMQ, en mai 2013, auraient lieu à Montréal.

Dossier réglé

Montréal et Longueuil avaient quitté l'UMQ en novembre 2004 pour protester contre la position de l'organisme sur le partage de la taxe fédérale sur l'essence. Longueuil a réintégré l'UMQ quelques mois plus tard, à l'occasion de l'élection du maire Claude Gladu.

Ce dossier de la taxe sur l'essence «est réglé» depuis que le gouvernement conservateur «a pérennisé dans une loi ses modalités», précise M. Forest.

L'autre grand absent de l'UMQ reste Québec, qui l'a quittée en novembre 2010.