C'est avec un «certain sens du devoir» que Louise Harel assumera son rôle de chef de l'opposition à Montréal. Pour les quatre ans au complet? Louise Harel a répondu par l'affirmative.

Entourée de 17 des 19 personnes élues avec elle sous la bannière de Vision Montréal, Louise Harel a donné hier sa première conférence de presse depuis dimanche.A-t-elle songé, depuis sa défaite, à tirer sa révérence et à laisser à quelqu'un d'autre la tâche ingrate de chef de l'opposition? À cela, Mme Harel a répondu qu'elle avait indiqué dès dimanche sa volonté de «poursuivre le combat».

Avant de confirmer la chose de façon officielle, il lui fallait tout de même avoir toute l'information en main. Il lui restait à savoir «quelle serait cette équipe qu'elle aurait le plaisir de présider». «Les résultats (définitifs) n'ont été connus que tard hier soir. Il est quand même incroyable, dans une ville comme Montréal, qu'on ne les connaisse pas deux jours après l'élection. On n'est pas en Afghanistan.»

Les journalistes n'ont pas manqué de demander à Louise Harel si elle accepterait que l'un ou l'autre de ses élus siège au comité exécutif si Gérald Tremblay tendait la main à l'opposition. Ça serait à voir, «mais le maire Tremblay a fermé la porte à double tour, alors on parle pour parler».

Quant à savoir quelle sera sa relation avec Projet Montréal, Louise Harel a dit que la nature de cette collaboration serait abordée demain, au premier caucus de son parti. Chose certaine, les deux partis resteront deux entités distinctes, mais Mme Harel espère qu'ils présenteront un front uni.

Puis, revenant sur son thème de prédilection pendant la campagne - le ménage à faire à l'hôtel de ville - Mme Harel a de nouveau réclamé une enquête publique. La décision de Gérald Tremblay de suspendre l'adjudication de tout contrat de plus de quatre millions ne la satisfait pas. Elle trouve tout cela bien flou pour l'instant. Par exemple: «Qui sera chargé de faire la lumière sur ces contrats?»

Mme Harel privilégie plutôt une autre voie: l'examen en commission municipale de tout contrat avant qu'il ne soit soumis au comité exécutif, comme cela se fait à Toronto ou, selon le même principe, à Ottawa et à Québec.

Vision Montréal présentera une motion exigeant cette précaution supplémentaire à la prochaine réunion du conseil municipal.