Nouvellement élue à la mairie de Longueuil, Caroline St-Hilaire a lancé hier un appel à ses collègues de Laval et de Montréal afin de ramener la confiance des électeurs envers les administrations municipales. Selon elle, il faut mettre fin au cynisme ambiant et, pour ce faire, le gouvernement du Québec devrait lancer au plus vite une commission d'enquête publique.

Mme St-Hilaire n'a pas accepté le fait que seulement 38% des électeurs de Longueuil soient allés voter dimanche. «On a une responsabilité comme élu de redonner confiance à nos citoyens. Et je veux en discuter avec mes collègues des autres villes», a dit Mme St-Hilaire. Nouvellement arrivée en politique municipale, elle affirme qu'elle n'a «aucunement les mains liées». «Je n'aurai pas peur de gratter», dit-elle.

 

Selon Mme St-Hilaire, son arrivée à la mairie montre que «tout est possible». «J'espère que les gens vont recommencer à croire en la démocratie et qu'ils verront que leur vote peut changer les choses.»

Élue avec 53% des voix dimanche, Mme St-Hilaire a mis fin à 27 ans de règne du Parti municipal de Longueuil (PML) et est devenue la première femme élue de l'histoire de cette municipalité de la Rive-Sud. «Je n'ai jamais fait campagne sur le fait que je suis une femme. Mais oui, cela a quelque chose d'historique, ici», résume-t-elle.

Mme St-Hilaire assure qu'elle n'a «jamais douté» de ses chances de prendre la tête de Longueuil, la cinquième municipalité en importance au Québec. «L'accueil des gens était bon. On m'appelait par mon prénom. C'est toujours bon signe!» souligne-t-elle. Elle reconnaît toutefois que puisque son parti, Action Longueuil, était la seule solution de rechange au PML, le vote de l'opposition n'a pas été divisé et qu'elle a ainsi eu plus de chances de l'emporter.

Mandat minoritaire

Entre deux entrevues, hier, Mme St-Hilaire a téléphoné à ses candidats pour les féliciter de leur performance. Dix d'entre eux ont gagné un siège au conseil. Puisque les 16 autres conseillers proviennent du PML, Mme St-Hilaire siégera comme mairesse minoritaire.

«Il y a six mois, mon parti n'existait pas. On me disait que je m'attaquais à trop gros. Mais on a réussi à remporter la mairie et 10 sièges. C'est très bien. Les quatre prochaines années seront un beau défi», note la politicienne.

Étant donné que le conseil exécutif de Longueuil compte sept sièges, Mme St-Hilaire pourrait n'y nommer que des gens de son équipe. «C'est sûr qu'il faut avoir des gens de confiance à l'exécutif. Mais je veux rencontrer les conseillers du PML. J'ai hâte de voir leur état d'esprit: feront-ils preuve d'ouverture ou de fermeture?» se demande la mairesse.

Mme St-Hilaire sera assermentée le 10 novembre. La première réunion du conseil aura lieu le 17 novembre et son premier budget est attendu dès la fin du mois.

«C'est sûr que ce sera un budget de transition. Mais je veux absolument que le poste de protecteur du citoyen y soit inclus. On va aussi voir quelles sont nos marges de manoeuvre pour mettre en place nos idées le plus vite possible, annonce-t-elle. Parce que c'est bien beau, être élue, mais dans quatre ans les citoyens vont me juger sur ce que j'aurai fait. Il faut commencer rapidement.»

Le candidat défait du PML, Jacques Goyette, n'était pas disponible pour donner des entrevues hier.