À quelques exceptions près, toutes les municipalités du Québec étaient en élections cette année. Dans un certain nombre, le sort est déjà scellé avec la proclamation d'élus sans opposition. Ailleurs, les citoyens sont appelés aux urnes demain. Voici quelques luttes à suivre.

COURONNE NORD

Le tracé du futur train de l'Est divise les gens en campagne électorale dans certaines municipalités de la couronne nord.

Pour les administrations sortantes, le tracé retenu par l'Agence métropolitaine de transport, qui propose la liaison Mascouche-Montréal avec une bifurcation par Repentigny, est convenable. Par contre, on trouve des opposants dans les partis de l'opposition. Pour ceux-ci, le tracé de 400 millions de dollars est irréaliste en raison de la bifurcation par Repentigny (ils préfèrent le tracé original qui prévoyait deux trains) et parce qu'il néglige les habitants de l'est de Laval.

BLAINVILLE

Ayant eu vent de propos diffamatoires et de la publication d'un soi-disant dépliant-choc, l'équipe du maire sortant, François Cantin (Vrai Blainville), a envoyé une mise en demeure à l'Équipe Florent Gravel. Candidat à la mairie, ce dernier a manifesté son intention de porter plainte au Directeur général des élections du Québec.

BOISBRIAND

La campagne électorale y a pris un tournant inattendu le jeudi 15 octobre avec la diffusion du reportage de l'émission Enquête de Radio-Canada. On y a appris que l'entrepreneur en construction Lino Zambito, dont l'entreprise a reçu plus de la moitié de la valeur des contrats de travaux publics au cours des dernières années, avait tenté de s'immiscer dans la présente campagne électorale. À l'occasion d'une rencontre en présence de la mairesse Sylvie St-Jean, Zambito a tenté de convaincre deux conseillers de l'opposition de ne pas se présenter en campagne. Mme St-Jean n'est pas intervenue. Depuis, d'aucuns se questionnent sur son sens de la démocratie alors que Mme St-Jean crie au complot.

 REPENTIGNY

Trois équipes se disputent le poste de maire et les 12 sièges de conseiller dans cette municipalité de la région de Lanaudière.

La mairesse sortante Chantal Deschamps (Équipe Deschamps) affronte Michel Carignan (Parti des contribuables) et Jean Langlois (Parti démocratique de Repentigny-Le Gardeur).

Mme Deschamps s'engage à construire une nouvelle patinoire et une salle de spectacle de 225 sièges si elle est réélue. Le programme du candidat Carignan s'appuie sur 18 propositions concernant les transports tandis que M. Langlois remet en question la rémunération des élus qui prévoit des primes pour certaines responsabilités. Cela a pour effet de creuser l'écart entre la rémunération des élus de l'équipe Deschamps et celle des conseillers de l'opposition.

Mme Deschamps estime par ailleurs que la Ville est en excellente santé financière alors que les deux autres candidats à la mairie disent le contraire. Les partis s'affrontent aussi sur la gestion de la perception de l'impôt foncier qui pourrait être étalée sur 12 mois.

TERREBONNE

Le maire sortant Jean-Marc Robitaille (Équipe Robitaille) affronte Sylvain Lessard (Renouveau Terrebonne).

Le parti de l'opposition a acheminé une plainte au Directeur général des élections voulant que M. Robitaille et son équipe aient utilisé du matériel vidéo appartenant à la Ville pour faire un montage promotionnel diffusé sur l'internet. Le maire sortant réfute les allégations.

BROSSARD

Les élections se déroulent dans un climat très tendu. Élu en 2005, le maire Jean-Marc Pelletier (Démocratie Brossard) a perdu l'appui de six des huit conseillers après quelques mois de règne. Son mandat a été houleux sous plusieurs angles. Il a déjà mis à la porte une équipe de télévision venue filmer durant une séance du conseil municipal.

M. Pelletier, qui souhaite obtenir le prolongement du métro à Brossard et attirer plus de personnes des communautés culturelles, affronte l'ancien maire (de 1990 à 2001) Paul Leduc, chef de Priorité Brossard. Ce dernier souhaite rétablir la «stabilité politique» et défend un projet de complexe aquatique.

La campagne a aussi été teintée de la bonne vieille pratique des pancartes vandalisées, pour la plupart appartenant à Priorité Brossard.

CHAMBLY

Après avoir été défait par cinq voix aux élections municipales de 2005, le candidat du parti Action municipale, Denis Lavoie, avait demandé un dépouillement judiciaire. Résultat : il avait gagné par une seule voix! Le blâme avait été jeté sur les machines électroniques.

M. Lavoie avait ainsi défait le maire Pierre Bourbonnais, en poste depuis 14 ans. Au moment des élections, ce dernier et deux autres maires de la Rive-Sud faisaient l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec pour des frais de déplacements excessifs.

En juillet 2006, sept élus de Chambly - y compris l'ancien maire Bourbonnais -, dont quatre encore en poste, ont été jugés inhabiles à siéger relativement à ces histoires.

M. Bourbonnais tente tout de même un retour cette année. Il se présente avec toute une équipe sous la bannière du Parti municipal Chambly.

SAINT-CONSTANT

Au cours des quatre dernières années, la Ville de Saint-Constant a été le théâtre d'un vrai feuilleton impliquant le maire Gilles Pepin.

En septembre 2007, ce dernier a été destitué par la Cour supérieure du Québec pour dépenses électorales frauduleuses. De nouvelles élections ont été appelées en 2008 et M. Pepin a été réélu.

Mais il y a quelques mois, trois conseillers municipaux, dont deux élus dans l'équipe de M. Pepin, ont demandé son renvoi, alléguant de graves manquements à la déontologie, et la mise en tutelle de la ville.

Ça ne s'est visiblement pas produit, car le maire Pepin se représente cette année avec toute son équipe du parti Action municipale. Ils font face au candidat à la mairie Yves-André Ferland, qui a lui aussi toute une équipe de candidats à chacun des huit postes de conseiller.

 SAINT-LAMBERT

La question de l'éthique prend beaucoup de place aux élections dans Saint-Lambert. Mais ici, pas de débat sur les liens entre élus et entrepreneurs. C'est plutôt la décision de l'administration sortante d'accorder un généreux crédit d'impôt foncier au club de golf Country Club qui suscite les passions. Or, et le maire sortant Sean Finn et la directrice générale de la Ville, Michèle Lortie, sont membres de ce prestigieux club.

M. Finn a décidé de ne pas se représenter. Trois candidats briguent la mairie: Jill Lacoursière, conseillère depuis 15 ans, le conseiller municipal Philippe Brunet, lui-même actionnaire du club, et Éric Bourbeau, fils de l'ancien ministre libéral André Bourbeau. Les huit postes de conseiller sont aussi en jeu.

 QUÉBEC

La campagne électorale se déroule parallèlement à l'AUTRE sujet de l'heure à Québec : le retour vivement souhaité d'une équipe de hockey dans la LNH.

Le maire sortant Régis Labeaume multiplie les gestes en faveur du retour des Nordiques, allant jusqu'à rendre visite au commissaire de la LNH, Gary Bettman, à New York.

Il faut dire que même s'il affronte six autres candidats à la mairie, M. Labeaume n'a pas à craindre ses adversaires. Son taux de popularité est astronomique. Dans la capitale, les élections ont davantage l'air d'un plébiscite pour le maire le plus coloré du Québec.

Cela dit, la question de la construction d'un nouveau Colisée prend beaucoup de place à Québec. Dans le Vieux-Québec, un débat intéressant tourne autour de la question de densifier davantage ou non ce secteur.

GATINEAU

Dans cette municipalité, le poste de maire fait l'objet d'une lutte à six candidats.

Le maire sortant Marc Bureau affronte Tony Cannavivo, Aurèle Desjardins, Luc Desjardins, Roger Fleury et Richard Gravel.

Un récent sondage du quotidien Le Droit donne près de la moitié des votes au maire Bureau qui ne semble donc pas menacé.

Le même sondage questionnait les électeurs sur LA priorité pour Gatineau. Les thèmes les plus importants sont : leadership et vision d'avenir (27%), infrastructures (23%), sécurité et criminalité (22%).