Le maire de Brossard, Jean-Marc Pelletier, estime que le vote par anticipation dans sa municipalité, dimanche, a été entaché d'irrégularités. Dans une plainte adressée hier au Directeur général des élections du Québec (DGEQ), il réclame le départ de la présidente d'élections de Brossard, Diane Lebrun.

«Lors du dernier vote par anticipation en 2005, il y avait trois bureaux de vote. Cette année, il n'y en avait qu'un seul. On savait que ce serait le bordel», a dit le maire.

 

Dimanche, 5600 électeurs sont allés voter à l'école secondaire Antoine-Brossard. «Entre midi et 15h, l'attente était de plus de deux heures. Il n'y avait pas de chaises pour les gens qui attendaient. Pour les personnes handicapées et les femmes enceintes, ça n'avait pas de sens!» a dénoncé M. Pelletier.

Le 21 septembre, M. Pelletier avait écrit une lettre au DGEQ pour l'avertir que le vote par anticipation risquait de mal tourner puisqu'il manquerait d'espace. Dans cette lettre, il se disait aussi inquiet quant aux élections du 1er novembre. «Les citoyens des districts 1 et 4 devront voter très loin de leur domicile, parfois même dans un autre district. Ça risque de réduire le taux de participation», a souligné M. Pelletier, qui estime que Mme Lebrun a mal choisi les bureaux de scrutin.

Le responsable des communications de la Ville de Brossard, Éric Schifi, soutient que les craintes de M. Pelletier ne sont pas fondées. «Au vote par anticipation, le taux de participation du district 4 a été parmi les plus élevés (9,4%), a-t-il remarqué. Or, les citoyens du district 4 voteront au même endroit le 1er novembre. On ne peut donc pas dire qu'il y a contrainte.»

Mais M. Pelletier n'est pas d'accord. Il demande la démission de Mme Lebrun. Car selon lui, «on tente d'empêcher les gens de voter» à Brossard. «C'est une technique très connue aux États-Unis. On fait un profilage du vote pour encourager certaines candidatures. Ici, on limite le vote dans des secteurs qui me sont possiblement favorables», estime-t-il.

Jusqu'à maintenant, le bureau du DGEQ n'est pas intervenu dans ce dossier. Le directeur des affaires juridiques du DGEQ, Benoît Coulombe, a expliqué au maire que le DGEQ n'a pas le droit de destituer un président d'élections. Mais, pour M. Pelletier, le DGEQ «peut et doit intervenir dans toute situation qui apparaît irrégulière».

Le chef de Priorité Brossard et candidat à la mairie, Paul Leduc, reconnaît que l'attente a parfois été longue lors du vote par anticipation à Brossard. Mais il refuse de s'en formaliser. «Je crois qu'on ne prévoyait pas tant d'affluence. Je veux féliciter les gens qui ont eu la patience d'attendre», a-t-il dit.