Les trois candidats à la mairie de Saint-Lambert ont croisé le fer hier matin sur les ondes de la radio locale 103,3FM. Le débat a permis de voir qu'il y a des problèmes d'éthique dans la politique municipale sur la Rive-Sud aussi.

«Quand je regarde mes adversaires, je crois que je suis la seule qui peut avoir une éthique sans tache», a dit la candidate Jill Lacoursière, qui est conseillère à Saint-Lambert depuis 15 ans et qui tente de devenir la nouvelle mairesse de la municipalité.

Deux autres candidats lui sont opposés. Il s'agit de Philippe Brunet, qui est conseiller municipal depuis quatre ans, et de l'ingénieur de 43 ans Éric Bourbeau, un nouveau venu en politique.

Au cours du débat, M. Bourbeau a vertement critiqué le manque de transparence de M. Brunet dans le dossier du Country Club. Durant les derniers mois, une exemption de taxes accordée à ce club de golf huppé a fait couler beaucoup d'encre. Selon M. Bourbeau, M. Brunet, qui est actionnaire du Country Club, a enfreint les règles d'éthique en votant certaines propositions relatives au club de golf alors qu'il était conseiller municipal.

M. Brunet a répliqué que depuis cinq ans, il n'est «qu'actionnaire par défaut» du Country Club. «Personne ne veut racheter mon action, a-t-il expliqué. Mais je ne reçois plus de convocation aux assemblées. Je ne reçois pas de rapport financier. Dire que je me suis mis en situation de conflit d'intérêts est une calomnie.»

Mme Lacoursière a remarqué que M. Bourbeau travaille pour l'entreprise Telus et qu'en tant que maire de Saint-Lambert, il pourrait être plongé dans des situations de conflit d'intérêts. «Si je dois voter sur un projet touchant Telus, je vais me retirer chaque fois», a répondu M. Bourbeau. Selon lui, «Saint-Lambert a besoin de sang neuf» et lui seul peut en apporter.

Mais pour Mme Lacoursière, M. Bourbeau «est arrivé comme un cheveu sur la soupe» dans la course à la mairie. M. Brunet a ajouté que M. Bourbeau peut bien dénoncer des situations à Saint-Lambert, mais que «jamais, au cours des dernières années, il ne s'est présenté au conseil municipal pour essayer de faire changer les choses».

Les trois candidats ont reconnu l'urgence pour Saint-Lambert de rénover ses infrastructures sportives et culturelles et de régler le dossier du bruit venant du parc Jean-Drapeau. Tous ont aussi promis de mettre fin à la politique de la chaise vide et d'aller siéger au conseil d'agglomération de Longueuil.