La promesse de Vision Montréal de moderniser la métropole sans augmenter l'impôt foncier en 2010 est jugée totalement irréaliste par le chef d'Union Montréal, Gérald Tremblay. La chef de Vision Montréal, Louise Harel, rétorque que le maire n'a pas de leçon financière à donner, après le fiasco du contrat des compteurs d'eau, qui risque de coûter cher aux Montréalais. «Nous, nous serons responsables», a-t-elle dit.

M. Tremblay a donc confirmé, hier, que s'il est élu, les contribuables montréalais devront subir une hausse de leur impôt foncier dès le 1er janvier prochain et peut-être pour les années suivantes. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, anticipe aussi une augmentation de l'impôt à hauteur de l'inflation.

 

«Tout dépendra de la situation économique», a dit le maire Tremblay, hier. Prétendre que l'on peut offrir les mêmes services municipaux qu'aujourd'hui et en offrir d'autres sans augmenter l'impôt, «c'est vivre sur une autre planète», a ajouté le maire, lors d'un point de presse.

Union Montréal prévoit déjà qu'au 1er janvier, la crise et des augmentations statutaires entraîneront des dépenses non prévues de 148 millions. Le parti du maire Tremblay dit qu'en ajoutant les promesses de 152 millions par an de Vision Montréal, on arrive à un total de 300 millions qui vont plomber la municipalité.

Le maire a indiqué qu'une hausse des taux d'intérêt n'est pas à exclure et qu'une telle possibilité aura alors des conséquences sur le service de la dette. «Quand on a pris l'engagement de ne pas augmenter le fardeau fiscal général des contribuables (en 2005), c'est parce les perspectives économiques étaient positives, a-t-il dit. Mais aujourd'hui, comme gestionnaire responsable des fonds publics, c'est nettement impossible de ne pas faire un ajustement au moins sur le plan de l'inflation.»

Gérald Tremblay a rappelé que sous l'administration Bourque, la Ville était plus endettée qu'aujourd'hui et que cela a eu des conséquences sur les services fournis aux citoyens. «Nous, on a réussi à augmenter la notation de la Ville à son plus haut niveau, a-t-il dit. Et on veut maintenir ce niveau. Promettre 850 millions de dépenses en infrastructures, c'est impossible. La conséquence immédiate, ce sera une décote de la Ville de Montréal.»

La réplique de Louise Harel a été cinglante: si Gérald Tremblay était prêt à gaspiller 600 millions avec le contrat des compteurs d'eau accordé à GÉNIeau, «comment peut-il prétendre maintenant manquer d'argent et devoir taxer les Montréalais» ?

Vision Montréal persiste et signe: si Louise Harel est élue, les contribuables auront droit à un gel de l'impôt foncier en 2010. Et aucun des pouvoirs de taxation que la loi 22 a donné à la Ville ne sera exercé en 2010 par une administration Harel-Labonté.

«Après avoir si mal géré la Ville pendant les dernières années, ce sont encore les citoyens montréalais qui paieraient la note, a affirmé Mme Harel, se disant indignée. Soyez certains que nous ferons le ménage et nos devoirs à l'hôtel de ville sans taxer davantage les Montréalais.»

Benoit Labonté a dit qu'il peut trouver 200 millions par an grâce à des gains de productivité. Il compte les réaliser dès la première année au sein des administrations municipales, comme il a dit l'avoir fait «sans supprimer de postes, de programmes ou de personnel» dans Ville-Marie. Selon lui, un grand nombre de «dédoublements» pourraient être éliminés à la grandeur de la Ville.

«Il s'agit de réorganiser le travail, a-t-il dit. C'est un travail de bénédictin mais nous pouvons et nous allons réussir cet exercice.»

Mme Harel a ajouté que «la sous-traitance a coûté extrêmement cher à Montréal, comme l'a montré le vérificateur général de Montréal», et qu'il y a de la place «pour faire un grand ménage».

«Nous avons dévoilé notre programme mais nous constatons que le maire Tremblay n'a pas de programme à offrir aux Montréalais, a-t-elle dit. Ce qu'il offre, c'est le statu quo. Ceux qui veulent du vrai changement, avec du ménage, des gains de productivité et des services efficaces, ils auront un choix (le 1er novembre), c'est ce que nous leur proposons.»