L'idée d'instaurer des «péages métropolitains» pour les véhicules circulant à Montréal n'est pas encore réglée que l'équipe Harel promet déjà de réinvestir une partie des recettes dans la réfection des rues. Vision Montréal s'est engagé ce matin à investir 250 millions supplémentaires sur quatre ans pour améliorer l'état des routes montréalaises, dont une partie viendrait de ces péages.

Au cours des quatre années de son mandat, l'administration Tremblay affirme avoir investi 603 millions pour la réfection des rues et boulevards qui sont sous sa responsabilité, soit 100 millions de plus que ce qu'avait été promis lors de la campagne électorale de 2005. Louise Harel s'est engagée à investir 250 millions de plus, soit 850 millions en quatre ans.

Où trouvera-t-elle l'argent? «Nous allons devoir convaincre que le péage métropolitain serve non seulement à financer l'entretien autoroutier et le transport en commun, mais serve aussi à l'entretien des grandes artères montréalaises», a expliqué Mme Harel en conférence de presse. Selon différentes estimations, l'instauration de tels péages à l'entrée de la ville rapporterait entre 250 et 400 millions par année.

L'équipe Harel promet aussi la création d'un bureau de coordination des travaux ainsi qu'une équipe d'inspection dédiée, qui aurait pour mandat de contrôler la qualité et le coût des travaux de réfection des rues. «Actuellement, aucun contrôle de qualité et de coût n'existe à Montréal», a soutenu Mme Harel. « Je m'engage également à augmenter significativement les amendes aux entrepreneurs pour le non respect des échéanciers », a ajouté la chef de Vision Montréal, citant en exemple les retards importants survenus lors de la réfection du boulevard Saint-Laurent.

Il y a déjà de la surveillance, réplique Forcillo

Les engagements de Mme Harel ont fait réagir Sammy Forcillo, responsable des infrastructures et de la voierie au cabinet du maire sortant. Selon lui, il est totalement faux de prétendre, comme le fait Mme Harel, qu'aucun mécanisme de contrôle de la qualité des travaux de voierie n'existe pour l'instant. «Nous avons des équipes d'ingénieurs et de techniciens qui font des suivis au niveau des travaux. Il y a des tests en laboratoire qui se font pour s'assurer que l'épaisseur ou la résistance de l'asphalte est suffisante», a-t-il illustré en entrevue avec La Presse. M. Forcillo a ajouté que, ces dernières années, dans au moins une dizaine de cas, des entrepreneurs ont dû refaire les travaux après que la Ville les ait jugés non-conformes.