Les Montréalais ont voté «avec sagesse» en élisant un maire qui se présente d'abord comme un «rassembleur», et en l'entourant d'élus représentant quatre formations politiques «qui ont toutes des idées intéressantes pour Montréal».

Le président de la chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, s'est réjoui hier des qualités de leadership du nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, et s'est dit optimiste que celui-ci parvienne à établir «un nouveau rapport de force entre la métropole et les gouvernements supérieurs».

«M. Coderre a fait sa campagne en disant qu'il veut être plus près des préoccupations des citoyens, rassembleur, qu'il veut insuffler un nouveau leadership à la Ville, et je pense que c'est ce que la population a vu en lui, dit M. Leblanc. En ce sens, je crois qu'il est le mieux placé pour rétablir ce lien de confiance avec la population, et regagner le respect de Québec et d'Ottawa envers Montréal», dit M. Leblanc.

Selon lui, l'environnement d'affaires de la métropole a souffert d'une indifférence apparente des gouvernements supérieurs envers les demandes de Montréal parce qu'elles étaient portées par une administration minée par des rumeurs de corruption et qui avait perdu la confiance du public.

Le président de la CCMM estime que le fait d'avoir obtenu seulement 32% des voix exprimées aux élections ne doit pas être considéré comme un handicap au leadership de M. Coderre, mais comme un reflet de ce qui constitue le caractère éclaté et éclectique d'une métropole moderne.

«Ça vient avec le rôle de maire de Montréal, dit-il, de reprendre le bâton du pèlerin et de créer une nouvelle unité entre toutes les tendances, les intérêts ou les opinions qui s'expriment dans une ville.»

M. Leblanc a par ailleurs rejeté toute forme de comparaison entre le nouveau maire de Montréal et son homologue de Québec, Régis Labeaume, réélu pour un troisième mandat avec 74% des voix et dont le leadership autoritaire plaît visiblement aux électeurs.

«Le leadership nécessaire pour diriger une ville comme Montréal est plus exigeant, assure-t-il. Gérer Montréal est infiniment plus complexe que gérer une ville comme Québec. Les relations internationales, les relations avec les banlieues, l'organisation des services, les négociations avec les villes d'agglomération, les réseaux de transports métropolitains, tout est plus compliqué dans une ville comme Montréal.»