Le style de politique «excessivement inclusif» de Denis Coderre, ses «15% de fréquentations discutables» et le fait qu'il est «très imprudent»: voilà les raisons qui rendent ce politicien vulnérable aux controverses, estime son adversaire Marcel Côté.

Le chef de Coalition Montréal, en point de presse mercredi après-midi pour annoncer un pôle d'emplois dans le Sud-Ouest, a longuement commenté la démission d'un des candidats de l'équipe Denis Coderre, le conseiller de Saint-Léonard Robert Zambito, visé par une enquête policière. «Il n'y a pas de doute qu'il y a un pattern autour de M. Coderre. Il néglige d'identifier les personnes avec lesquelles ils travaillent ou ses bailleurs de fonds. On savait qu'il y avait des problèmes avec l'arrondissement de Saint-Léonard, il fallait toucher à ça avec des pincettes, ce que M. Coderre n'a pas fait.»

Ce pattern, estime M. Côté, on l'a également aperçu lors des travaux de la commission Gomery, alors que Denis Coderre a été mentionné à plusieurs reprises comme proche d'acteurs-clés qui ont profité des commandites. «Il doit repenser sa façon de faire de la politique. Aujourd'hui, ça ne cadre plus.»

Excuses exigées

Interrogé sur sa réaction plutôt timide mardi, lorsque l'affaire Zambito a éclaté, M. Côté a expliqué ne pas être «en mode wrestler». «Ce n'est pas mon style, d'insulter tout le monde. Ça fait peut-être de la bonne télé, mais ce n'est pas comme ça que les choses se font.»

Il a tout de même annoncé qu'il exigerait des excuses de son adversaire Richard Bergeron. Celui-ci a laissé entendre que le conseiller qui a porté plainte contre M. Zambito, Bernard Blanchet, candidat pour Coalition Montréal, s'était fait acheter son silence à l'époque par deux nominations sur des commissions. «D'abord, les dates ne concordent pas, M. Blanchet a été nommé à ces commissions bien avant qu'il ne porte plainte. Il a été courageux de le faire, et il est très dérangé par ces insinuations.» M. Côté a également nié que son parti ait pu orchestrer ces révélations, moins de quatre jours avant le scrutin. «Ce sont les médias, Radio-Canada, qui ont fait leur choix. On n'était pas au courant avant, on l'a appris en même temps que vous.»

L'industriel avant le résidentiel

Accompagné de son équipe de l'arrondissement du Sud-Ouest, M. Côté a convoqué les médias au bord du canal Lachine pour leur présenter «une grande zone d'emplois» qui seraient créés dans des industries de savoir et de créativité, dans ce qu'on appelle le secteur Bridge-Wellington. La nouveauté, a expliqué le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, c'est qu'on ne laissera pas les promoteurs immobiliers imposer le ton. «L'industriel n'est pas mort, il faut le développer avant que des promoteurs mettent la main sur le secteur.» Dans ce secteur près du centre-ville, à la sortie de deux ponts, on compte «imposer un partage clair avec l'habitation, a annoncé M. Côté. On ne laissera pas la spéculation transformer le secteur.»