S'ils élisent Denis Coderre et les «24 recyclés d'Union Coderre», les Montréalais risquent de retomber dans la tourmente qui a secoué l'hôtel de ville l'année dernière, estime le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.

Il a fait cette déclaration au lendemain de la démission d'un candidat de l'équipe Coderre, Robert Zambito, qui fait l'objet d'une enquête policière pour avoir offert deux pots-de-vin. «S'il y en a d'autres, il faut le savoir avant l'élection, a martelé M. Bergeron. Imaginez si les perquisitions qui ont eu lieu dans six arrondissements conduisent à l'arrestation de maires et d'élus. Ce serait terrible. Ça va être terrible s'il subsiste le moindre doute.»

Laisse-t-il entendre que Denis Coderre serait lui-même corrompu? Non, assure M. Bergeron. «M. Coderre fait de la politique de la vieille manière, précise-t-il. Il était très heureux de voir rentrer plus d'argent dans son comté de Bourassa, il ne posait pas de questions. Comme Gérald Tremblay.»

Le chef de Projet Montréal croit que les Montréalais pourraient avoir changé leurs intentions de vote depuis la publication du dernier sondage qui le donnait largement gagnant, il y a deux semaines. «Les Montréalais ont quatre jours pour se ressaisir.»

280 000$ à retracer

Ces déclarations ont été faites en marge d'une annonce de Projet Montréal sur l'intégrité, présentée comme «la raison numéro 4» de voter pour ce parti. «Notre intégrité est telle que nous avons tenu à distance toute personne qui pourrait être trop intéressée, affirme M. Bergeron. La première mesure est de mettre des élus honnêtes. Quand la tête est saine, les collusionnaires ne se risquent plus à nous approcher. Notre rigueur éthique intimide et dissuade.»

Entouré de quelques-uns de ses candidats, dont Marie Plourde, Guillaume Lavoie et Alex Norris, M. Bergeron a en outre sommé M. Coderre de rafraîchir sa liste de donateurs, qui n'a pas été mise à jour depuis le 30 septembre. Il souhaiterait plus particulièrement voir la liste des 2800 donateurs, à 100$ le billet, qui ont participé à un événement bénéfice il y a deux semaines.

«Je soupçonne que le financement s'est fait de la manière usuelle, ce que Bernard Trépanier appelait «vendre une table». Il est rendu à combien, Denis Coderre? On a le droit de le savoir avant l'élection. Des panneaux sur les autoroutes ou sur les abribus, ça coûte cher, très cher.»