Marcel Côté n'aurait pas accepté au sein de Coalition Montréal la candidature de Bibiane Bovet, la candidate du Groupe Mélanie Joly qui a admis avoir été escorte jusqu'à l'été 2012 et qui promeut une entreprise invitant les gens d'affaires à verser 150 000 euros pour créer une nouvelle devise monétaire.

Selon Marcel Côté, la décision de Mélanie Joly d'accepter Bibiane Bovet parmi ses candidats démontre son «amateurisme». «Ça reflète un peu le côté instantané, amateur et inexpérimenté et de l'organisation de Mme Joly qui reflète aussi dans un sens son programme. En surface le programme est beau, mais lorsqu'on gratte, on découvre qu'il y a de l'inexpérience», a dit M. Côté ce matin au cours d'un point de presse. 

Le chef de Coalition Montréal n'aurait pas accepté Mme Bovet comme candidate au sein de son équipe. «Quelqu'un qui exerce le métier d'escorte, je crois que c'est même illégal dans notre société, dit M. Côté. Son métier ne la qualifie peut-être pas pour représenter sa communauté, mais c'est surtout ses idées économiques. Un parti, c'est une association de gens qui partagent des idées. Les idées de Mme Bovet sur l'organisation de la société, sur le rôle des taxes, je ne les partage pas ni les gens à Coalition Montréal. Il aurait été impossible qu'elle soit candidate pour nous.»

Quatrième dans le dernier sondage de Radio-Canada avec 11 % des votes, Marcel Côté rejette toute possibilité d'alliance électorale avec Mélanie Joly, qui a créé la surprise dans le sondage de lundi dernier en prenant le deuxième rang avec 24 % des intentions de vote à la mairie. «Mme Joly a montré qu'elle était bonne en marketing, mais sa capacité de décision et son manque profond d'expérience ne m'intéressent pas, dit M. Côté. C'est faux de dire qu'une personne peut s'inventer administrateur simplement parce qu'elle a de bons publicistes derrière elle. Je m'associe avec des équipes de gagnants, pas seulement avec des gens qui veulent avoir un tremplin.»

Coderre: «un problème d'évaluation»

Le meneur dans les sondages, Denis Coderre, a commenté de façon très prudente la candidature de Bibiane Bovet, qui assure ne plus offrir que des massages thérapeutiques, comme conseillère municipale pour le Groupe Mélanie Joly dans le district De Lorimier. Aurait-elle pu faire partie d'Équipe Denis Coderre? «Ben, j'aurais évalué, dit-il. Je ne veux pas faire de... Je n'ai pas de préjugés envers cette dame. Je ne veux pas qu'on s'attarde à la personne (...) Ce qui est important, c'est que les Montréalais vont juger de la candidature. Je n'ai pas l'intention de jouer au Père Fouettard et de parler contre les candidats des autres.»

Il a tout de même estimé que toute cette affaire révèle «un problème d'évaluation». Dans le cas de son équipe, tous les candidats ont été rencontrés par le chef et ont été évalués. «On peut toujours en échapper, il peut arriver des situations, mais je réagis très rapidement, dit-il. Chaque cas est unique.»

M. Coderre a de plus laissé entendre que Mélanie Joly a pu accepter des candidats uniquement pour garnir de façon artificielle son équipe. «La question, c'est: est-ce qu'on voulait des candidats à tout prix parce que ça nous prenait une masse critique, d'un certain nombre de candidats pour dire que j'ai une équipe? Elle répondra aux questions.»